Huawei repousse les capacités du réseau téléphonique à 1 Gbit/s
La bonne vielle paire de cuivre n'a pas dit son dernier mot face à la rayonnante fibre optique. Elle pourrait même se positionner en complément avantageux. Le constructeur chinois Huawei a présenté, la semaine dernière, un module, le Giga DSL, qui permet de transférer des données sur les câbles en cuivre à la vitesse décoiffante de 1 Gbit/s (1000 Mbit/s). A comparer aux 100 Mbit/s du VDSL2 au mieux dans les conditions optimales et plus encore aux 24 Mbit/s de l'ADSL. Qui plus est de manière symétrique, ce que n'offre pas l'ADSL limité à 1 Mbit/s en émission.
Giga DSL s'appuie sur la technologie time division duplexing (TDD), notamment utilisée dans les liaisons sans fil de type Wimax. En sélectionnant une densité spectrale de faible puissance dans le signal des transmissions, Huawei est parvenu à réduire drastiquement le parasitage propre au réseau cuivré. En revanche, ces performances restent très limitées en distance : moins de 100 mètres pour bénéficier du gigabit/s. A 200 mètres, les débits tombent à 500 Mbit/s.
Une solution technologique de nouvelle génération
Pas de quoi concurrencer la fibre optique qui peut faire courir les données en plusieurs dizaines de gigabit/s sur des centaines de kilomètres. En revanche, le Giga DSL pourrait répondre à la problématique du déploiement de la fibre optique dans les immeubles et zones pavillonnaires. En s'appuyant sur les réseaux de paires de cuivre existant, l'opérateur n'a pas à faire courir sa fibre jusqu'à l'intérieur des logements mais seulement en pieds d'immeuble ou de rue pour les pavillons, notamment ceux dont le câble téléphonique est enterré. Autant de temps et d'argent d'économiser pour un service qui permettra de consommer des vidéos haute définition 3D sur plusieurs écrans du foyer.
Pour l'heure, la solution n'en est qu'au stade du prototype. Mais Huawei est convaincu que « Giga DSL est une solution technologique d'accès de nouvelle génération qui croît rapidement ». L'équipementier collabore d'ailleurs au groupe de travail du projet G.fast que l'ITU-T (branche de standardisation des télécommunication de l'Union internationale des télécommunications) ouvert en 2011 et qui se concentre sur la communication à grande vitesse sur les courtes distances.
Des solutions comme le Giga DSL permettrait donc aux opérateurs de s'affranchir des limites de performances du réseau téléphonique cuivré tout en fournissant des services comparables à ceux de la fibre optique. Ce qui pourrait constituer une solution temporaire car les possibilités d'évolution de la fibre (vers le Terabit/s) sont pour l'heure bien plus prometteuses que celles du cuivre. Néanmoins, le Giga DSL pourrait s'imposer comme la réponse adéquate à la montée en puissance des débits face à des propriétaires récalcitrants (qui refuseraient tous travaux d'aménagement) ou aux situations particulièrement inaccessibles. Voire faire d'une installation téléphonique locale un réseau local à grande vitesse. De quoi redonner une seconde jeunesse à la paire de cuivre.
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