Recherche

IBM coupable de « fraude au mainframe » ?

IBM a-t-il transféré illégalement des revenus mainframe vers d'autres segment d'activité ? C'est l'objet d'une class action aux États-Unis.

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
Lecture
2 min
  • Imprimer
IBM coupable de « fraude au mainframe » ?

IBM a-t-il roulé ses actionnaires ? Une class action vient en tout cas d'être lancée en leur nom aux États-Unis. Plus précisément, au nom de quiconque a acquis des titres entre le 4 avril 2017 et le 20 octobre 2020.

La plainte vise le groupe américain et quatre de ses dirigeants ou ex-dirigeants. En l'occurrence, Virginia Rometty (CEO de 2012 à 2020), Arvind Krishna (son successeur), Martin Schroeter (DAF de 2014 à 2017 ; actuellement CEO de Knydryl) et James Kavanaugh (actuel DAF).

Au coeur du débat, il y a deux boussoles qu'IBM avait identifiées pour porter la diversification de ses activités. D'un côté, les « impératifs stratégiques » - que nous appellerons IS. De l'autre, la création de cinq segments de revenus : cloud, analytics, mobile, sécurité et social (CAMSS).

Licenciements et mobilités internes

Que dit la plainte ? De 2015 à fin 2018, IS et CAMSS sont devenus des métriques de référence pour IBM. Tout du moins celles à travers lesquelles l'entreprise a tenté de prouver l'efficacité de sa « réinvention en société de services informatiques ».

À ces fins, IBM aurait fraudé. Au mépris des règles comptables, il aurait reporté des milliards de dollars de revenus de l'activité mainframe vers IS et CAMSS. À partir de 2019, ces deux « boussoles » ont disparu de la communication. La notion de « revenu annuel total » s'est substituée à la métrique IS, avec une influence sur le calcul des primes annuelles des employés. Parmi eux, « des centaines, si ce n'est des milliers » auraient fait l'objet de licenciements ou de mobilités internes, afin de dissimuler la fraude... qui se poursuivait.

Les dirigeants d'IBM, affirment les plaignants, ont eu tout intérêt à encourager cette fraude. Autant pour ses effets bénéfiques sur la valeur de l'action que sur leurs bonus. Dans ce cadre, ils auraient soumis « environ 5000 employés » au même régime ; avec les incitations correspondantes.

La fraude aurait pris fin à partir de l'annonce des résultats du 4e trimestre 2021. Le nouveau modèle économique, porté par l'acquisition de Red Hat, commençait semble-t-il à porter ses fruits.

Au gré de ses communications financières, IBM a distillé des indices relatifs à cette fraude, sans jamais admettre son existence, assurent les plaignants. Il en résulte deux griefs pour violation du Securities Exchange Act, qui régule les marchés financiers secondaires.

Photo d'illustration ©

Sur le même thème

Voir tous les articles Business

Livres Blancs

Voir tous les livres blancs

Vos prochains événements

Voir tous les événements

Voir tous les événements

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page