L'Industrie du disque veut intensifier sa guerre contre le P2P
Comme l'an passé, le piratage des oeuvres musicales est au coeur du Midem, forum professionnel annuel à Cannes. Et comme l'an passé, les acteurs du secteur mettent sur le dos du peer-to-peer toutes les difficultés du secteur depuis quelques année. La guerre contre ceux qui sont considérés comme des « pirates », via des procès aussi hasardeux que systématiques, n'est donc pas prête de s'arrêter. Et cette
« guerre féroce » va s'intensifier, promet John Kennedy, président de l'IFPI, association mondiale des producteurs phonographiques. « Quiconque se targuera d'être sur le point de gagner la guerre contre la piraterie serait des plus insensé. Mais si nous ne faisons pas cet guerre, ça empirera », a déclaré John Kennedy lors d'une conférence. Selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique, 7.000 personnes ont été poursuivies en 2004 pour avoir échangé illégalement de la musique en ligne, dont un cas concernant une enfant de 12 ans. « Les procès seront encore plus nombreux en 2005. Nous espérons qu'un jour ils ne seront plus nécessaires. », ajoute-t-il. L'Industrie tente en effet d'améliorer un peu son image, très écornée avec cette stratégie. Utilisateurs et de nombreux artistes se sont prononcés contre. « Rien de tout ceci ne nous fait nous sentir formidables. Pendant des années, nous sommes restés sans rien faire tandis qu'on nous volait délibérement notre musique. Nous avons essayé d'éduquer les gens pour les amener à être compréhensifs et, en seulement dernier ressort, nous avons entamé des procédures judiciaires et dès lors seulement contre les plus coupables. », assure-t-il. Les analystes du secteur disent que la stratégie du bâton et de la carotte, qui lie le développement des disquaires en ligne comme iTunes et Napster et les procès contre les adeptes des plate-formes gratuites en ligne, a entravé la hausse de la fréquentation des réseaux gratuits d'échange « peer-to-peer » (poste à poste) tels que Kazaa. Ce qui reste à vérifier: en moyenne, 7,5 millions d'utilisateurs étaient connectés à ces réseaux en novembre 2004, contre 4,4 millions un an plus tôt, selon le cabinet d'études BigChampagne. Si le nombre de chansons vendues par les disquaires en ligne a été multiplié par 10 en 2004, avec l'ouverture de plus de 230 sites Internet, de nombreux freins existent. Prix des morceaux élevés, manque d'interopérabilité et catalogues encore incomplets permettent au P2P d'être toujours aussi attractif. Une campagne en France qui a des ratées
Depuis plusieurs semaines, fleurissent sur les murs de nos villes des affiches vantant le téléchargement légal. De nombreux artistes francophones en font la promotion avec le message « télécharger moi légalement ». Très bien. Sauf que certains albums de quelque uns de ces artistes ne sont même pas disponibles sur ces fameuses plate-formes légales!
Les derniers albums de Zazie et de Françoise hardy ne sont ainsi pas disponibles sur iTunes d'Apple. Sur Fnac.com, le disque de Zazie est arrivé presque deux mois après sa sortie! Sur 14 artistes présents sur la campagne, seuls 6 ont leur dernier album disponible au téléchargement sur l'iTunes Music Store. Globalement, 40% du Top 30 des albums est disponibles sur iTunes, 70% sur Fnacmusic et VirginMega. Pas de quoi rendre le légal séduisant face au P2P où tout est disponible, tout de suite!
Sur le même thème
Voir tous les articles Business