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L'expatriation des jeunes français ? C'est positif pour l'industrie IT

De plus en plus de jeunes quittent la France pour faire carrière à l'international, constate la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. C'est notamment le cas dans le numérique, secteur dans lequel les entreprises sont en forte concurrence pour attirer les talents. Fuite des cerveaux ou opportunité ?

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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L'expatriation des jeunes français ? C'est positif pour l'industrie IT

À l'heure où la France mène campagne pour attirer les talents (lire : Attractivité de la France : l'opération séduction de François Hollande), de plus en plus de jeunes tentent leur chance à l'international pour faire carrière. La tendance se vérifie dans le numérique. Certains s'inquiètent d'une potentielle « fuite des cerveaux », d'autres évoquent, au contraire, une chance à saisir.

Plus de candidats à l'expatriation

« Qualifiée et active », la population des Français de l'étranger est estimée à près de 2 millions d'individus. Elle aurait augmenté de « 3 à 4% par an au cours des dix dernières années (soit environ de 60 000 à 80 000 personnes par an) », d'après un document de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Île-de-France (CCIP) obtenu par Le Monde, avant diffusion officielle. À titre de comparaison, la population française a augmenté de 0,6% en moyenne.

Outre les motivations personnelles - des opportunités offertes à l'étranger à la connaissance d'une autre culture -, des perspectives d'avenir floues ainsi qu'un taux de chômage élevé, y compris dans l'IT (lire : Emploi : le chômage des informaticiens grimpe encore), pousseraient davantage de candidats à s'expatrier. Notamment chez les entrepreneurs en devenir.

D'après une étude du cabinet d'audit et de conseil Deloitte, 27% des jeunes diplômés voulaient travailler hors de France en 2013, contre 15% en 2012. Selon l'édition 2014 du baromètre de l'humeur des jeunes diplômés, une majorité déplore « l'état du marché de l'emploi », « l'environnement politique et social » et « l'état de l'économie ». Et 28% d'entre eux envisagent désormais une expatriation à vie.

Un atout sur l'échiquier mondial

La CCIP, qui s'inquiète pour le futur du pays, observe cependant que « l'idée d'un mouvement massif de fuite des talents, spécifique à la France, ne semble pas correspondre à la réalité ». L'expatriation, qui s'inscrit dans l'accélération des échanges mondiaux, est d'ailleurs plus marquée dans d'autres pays européens aux économies fortes, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne.

Pour Jamal Labed, président de l'Afdel, le mouvement est positif. « Ces résultats ne constituent pas une mauvaise nouvelle ! Les jeunes français démontrent au contraire leur esprit de conquête. Dans le secteur numérique, ils partent à l'étranger rejoindre des écosystèmes extrêmement dynamiques et ils se forgent une mentalité d'entrepreneurs tournés vers l'international », explique-t-il à la rédaction. « Pour que la dynamique soit vertueuse, il faut que la France renforce son attractivité, pour donner à ces jeunes l'envie de revenir, à un moment ou l'autre de leur vie professionnelle, mais aussi pour attirer en France les talents de l'étranger », assure l'organisation qui représente, en France, les éditeurs de logiciels et de services Internet.

Troisième pays d'accueil des étudiants étrangers, la France attire elle aussi des talents internationaux. Par ailleurs, les autorités françaises, comme l'exécutif européen, font de la mobilité et de la visibilité internationale de nouveaux entrepreneurs une priorité à la fois politique et économique. En témoigne l'inauguration récente, par François Hollande, du French Tech Hub de San Francisco. Dans la région, le nombre de Français est estimé à 60 000, dont 10 000 à 15 000 travaillent dans les entreprises high-tech de la Silicon Valley.

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