La Maison Blanche soupçonnée de favoritisme envers Google
Après les révélations sur le lobbying de Google auprès de la FTC et de l'administration Obama, un sénateur américain veut ouvrir une enquête sur la décision d'abandonner les poursuites contre le géant du web pour pratiques anti-concurrentielles.
Le Sénat américain veut avoir des éclaircissements sur la façon dont a été gérée l'affaire antitrust contre Google et le rôle joué par la Maison Blanche. Le sénateur républicain de l'Utah souhaite entendre la FTC et connaître les discussions avec l'administration Obama qui ont mené au classement de l'affaire.
Il y a quelques semaines un premier article du Wall Street Journal avait exhumé un rapport de la FTC montrant qu'en 2014 dans l'affaire antitrust, l'agence avait des arguments pour sanctionner le groupe Internet. A l'époque, Google était accusé de manipuler les pages de résultats de son moteur (et ce, afin de nuire à la concurrence) et d'avoir lésé des services en ligne (par exemple en extirpant des contenus en provenance de Yelp ou TripAdvisor en vue d'une exploitation destinée à son propre compte) et à des annonceurs. Au final, Google n'avait pas été inquiété. La FTC, tout en regrettant la publication de ces documents, avait justifié sa décision de blanchir Google.
Guerre de communication sur le lobbying
Au coeur de la polémique, il y avait bien évidemment les actions de lobbying de Google auprès des autorités publiques. Et le Wall Street Journal a publié un autre article pour enfoncer le clou. La firme de Mountain View est celle qui a le plus dépensé dans des actions de lobbying en 2014 (soit 16,8 millions de dollars). Elle a été souvent consultée par la Maison Blanche, 230 fois sous les deux mandats Obama, soit une visite par semaine. La réponse du service de communication de Google ne s'est pas faite attendre en démontant le nombre de visites réelles (par exemple des ingénieurs pour venir en aide sur la déroute du site Healthcare.gov) et en mouillant Microsoft qui affiche pour la même période 270 rendez-vous.
Ces différents rebondissements intéresseront sans doute la Commission européenne qui est toujours active sur le dossier des pratiques anti-concurrentielles de Google, notamment sur la partie activité moteur de recherche.
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