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Les revenus des opérateurs baissent mais moins qu'avant

Le chiffre d'affaires des opérateurs français a continué de baisser au deuxième trimestre. Si la baisse des revenus du mobile ralentit, celle des services fixes s'accélère.

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Les revenus des opérateurs baissent mais moins qu'avant

Les opérateurs (certains plus que d'autres) n'ont pu que constater une nouvelle baisse de leurs revenus au deuxième trimestre 2015. Le marché des télécoms français a généré 8,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont moins de 8,16 milliards issus des services de communications électroniques, selon les observation de l'Arcep. Soit un recul annuel de 1,9% (-1% avec les revenus annexes issus de la vente de terminaux, notamment) comparé à la même période en 2014. Un recul, certes, mais en net ralentissement. Ces trois derniers trimestres, il avoisinait les 3% après deux années de baisse entre -4% et -8%.

Le frein à la pression concurrentielle sur les offres mobiles initiée avec l'arrivée de Free en 2012 explique cette embellie apparente en 2015. Le recul du chiffre d'affaires des opérateurs mobiles s'est limité à -43 millions d'euros sur le deuxième trimestre contre -121 millions il y a un an. Ce qui se traduit par une baisse limitée à 40 centimes sur la facture mensuelle moyenne par client qui s'élève à 16,60 euros hors taxe au deuxième trimestre.

Recul des revenus fixes

Ce phénomène de ralentissement est cependant plombé par l'accélération du recul des revenus des services fixes sur lesquels semble se déplacer la pression concurrentielle, cette fois à l'initiative de Bouygues Telecom qui affiche sa volonté de poursuivre seul sa stratégie de conquête du marché après l'échec du rachat de SFR en 2014 et le rejet de l'offre d'acquisition d'Altice, maison mère de Numericable-SFR. Au premier semestre 2015, les revenus des services fixes ont baissé de 80 millions contre 47 millions en 2014. Le phénomène s'explique par « un ralentissement de la croissance du revenu des services haut et très haut débit depuis le milieu de l'année 2014, et d'autre part, par une baisse du revenu des services de capacités vendus aux entreprises qui ne s'était pas produite depuis le milieu de l'année 2014 (de -2,2%) », indique le régulateur.

Et pourtant, le nombre d'utilisateurs des services fixes haut débit ne cesse d'augmenter. Au 30 juin, plus de 26,3 millions de foyers étaient raccordés à une offre Internet affichant une hausse de plus de 865?000 nouveaux abonnements. Une hausse portée pour le troisième trimestre consécutif par les offres très haut débit. Elles séduisent 3,8 millions de comptes (+872?000 lignes entre 30 et 100 Mbit/s et +420?000 à plus de 100 Mbit/s). Deux abonnés sur trois, soit 18,1 millions, ont accès à une offre de télévision sur box.

71 millions de cartes SIM

Les volumes mobiles connaissent pour leur part un ralentissement qui peut s'expliquer par une certaine saturation du secteur. Le nombre de cartes SIM, hors M2M, s'établie à 71,1 millions d'unités au 30 juin 2015 affichant ainsi une petite croissance de 0,6% en un an. En retrait notable face aux 3% de hausse en 2014. « Par rapport au 31 mars, note l'Arcep, le nombre de cartes baisse de près de 200?000 du fait d'une moindre augmentation du nombre de forfaits classiques et d'une baisse accentuée d u nombre de cartes prépayées. » Néanmoins la croissance sur les services mobiles haut débit se poursuit avec 5,6 millions de nouveaux abonnements 3G (pour un total de 45 millions) en un an et plus de 10 millions en 4G (15,6 millions). Deux cartes SIM sur trois sont aujourd'hui utilisées pour la 3G et une sur cinq pour la 4G.

En matière d'usages mobiles, le trafic double quasiment d'une année sur l'autre avec près de 130?000 téraoctets (To) de données consommées (+95,9%) dont plus de 9?000 To depuis les cartes SIM exclusivement Internet (+86,4%). De son côté, le volume des communications ralentit en 2015. Au deuxième trimestre, à 59,2 milliards de minutes, il affiche un recul de 1,4% contre 0,9% en moyenne en 2014. Cette baisse s'explique par la croissance moins importante des communications mobiles avec 38,3 milliards de minutes. Soit une progression de 1,2 milliard de minutes supplémentaires produites en un an mais en net retrait des 2 à 5 milliards additionnels des deux précédentes années. A 20,9 milliards de minutes, le trafic voix fixe poursuit son repli amorcé depuis 2012. Elle correspond à 20 minutes de conversation mensuelle en moins en un an par abonné pour s'établir à 3h12 par foyer. Les échanges verbaux depuis un téléphone mobile connaissent une petite hausse de 3 minutes en un an pour se fixer à 3h08. A ce rythme, les usages voix mobiles devraient allègrement dépasser le fixe dans le courant de l'année.

Plus de 51 milliards de SMS

Le marché des puces SIM dédiés au M2M (Machine to Machine et autres objets connectés), hors cartes exclusivement Internet, s'élève pour sa part à près de 9,2 millions. Ce qui représente une hausse annuelle de 20,6% en volume mais seulement de 10,9% en valeur avec un chiffre d'affaires de 24 millions d'euros au deuxième trimestre. Quant aux SMS, bien ralenti, le rythme d'usage d'envoi de SMS poursuit lui aussi sa progression. Les utilisateurs se sont ainsi envoyés plus de 51,4 milliards de textos sur le trimestre en 2014. Soit une croissance non négligeable de 2,9% malgré la concurrence soutenue des messageries Internet. A noter que l'usage du MMS fait un bond de près de 23% avec 996 millions de messages enrichis transmis. Ils représentent aujourd'hui 2% de l'ensemble des échanges par téléphone mobile sur le réseau GSM.

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crédit photo © Brian A Jackson - shutterstock

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