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Martin Bouygues : «Aucun opérateur alternatif ne peut suivre France Telecom dans les zones moins denses»

Le patron du groupe Bouygues, maison mère de Bouygues Telecom, critique vertement les choix stratégiques de l'Arcep sur les licences 4G et le déploiement de la fibre optique.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Martin Bouygues : «Aucun opérateur alternatif ne peut suivre France Telecom dans les zones moins denses»

« Je suis favorable à un régulateur puissant mais intelligent, ferme mais équitable. » Au colloque « Innovation, croissance et régulation » de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), Martin Bouygues n'a pas mâché ses mots, hier mercredi 4 mai. Le régulateur national n'a plus qu'à se tenir à carreau.

« Ceux qui ont eu à définir l'environnement réglementaire de notre métier [le volet télécoms, ndlr] se sont trompés parfois lourdement », lance le patron du groupe Bouygues, et accessoirement celui de Bouygues Telecom. Considérant que le « régulateur a un droit de vie ou de mort sur les opérateurs », rapporte ITespresso.fr. Avec la procédure d'attribution des licences 4G fin mai, Martin Bouygues craint que les conditions de mises sur le marché avec un système d'enchères favorisent « les opérateurs les plus riches ».

Face au système d'enchères qui sera sans doute retenu au final, le dirigeant du groupe Bouygues milite plutôt « pour un prix unique non négociable des licences attribuées par l'Etat ». Autre risque perçu par Bouygues Telecom, « La quantité de fréquences garantira la qualité et le débit de service (.) Ce sera un avantage compétitif, abusif et discriminatoire ». Pour éviter un effet d'éviction immédiat, l'opérateur mobile souhaiterait que le seuil de fréquences par lot attribué soit réhaussé (15 MHz au lieu de 10 MHz actuellement) « pour tout candidat recevable » dans la bande des 2,6 GHz.

Par ailleurs, Martin Bouygues regrette que l'appel à candidature pour l'attribution des fréquences 4G dans la bande 800 MHz (couverture des zones rurales) n'impose pas de mutualisation. Une solution qui permettrait à ses yeux d'apporter vraiment du très haut débit mobile dans les plus lointaines contrées.

Des inquiétudes partagées par Jean-Bernard Levy (Vivendi/SFR) et Xavier Niel (Iliad/Free) également intervenants au colloque. Et bien d'autres. Notamment l'instauration de nouvelles taxes jugées non légitimes sur les opérateurs. Mais aussi la baisse des tarifs d'accès au réseau cuivre de France Telecom - Orange pour le dégroupage.

Martin Bouygues a également fait part de son analyse concernant le chantier de la fibre optique, notamment le déploiement de la fibre fondé sur des réseaux parallèles, synonyme « d'instauration de la concurrence par l'investissement et le cash-flow des opérateurs » à ses yeux. « Aucun opérateur alternatif ne peut suivre France Telecom dans les zones moins denses », poursuit-il. Le patron de Bouygues aurait préféré s'appuyer sur « la construction d'un réseau passif unique avec des réseaux actifs concurrents ». La question de la séparation en deux entités de France Telecom (réseau et service) revient donc sur le devant de la scène malgré les nombreuses oppositions.

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