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P2P: les majors veulent repérer automatiquement les pirates

La Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) va déposer une demande pour pouvoir utiliser un outil de détection automatique des internautes adeptes du P2P. De son côté, les acteurs du cinéma se prononcent pour une répression « graduée »

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P2P: les majors veulent repérer automatiquement les pirates

Rien à faire. Malgré les procès et les campagnes de sensibilisation (ou d'intimidation?), le trafic du 'peer-to-peer' sur Internet ne cesse de progresser à mesure que les abonnements à Internet haut débit explosent. Et malgré les critiques, les grandes maisons de disque françaises s'obstinent à employer une stratégie répressive à l'encontre des seuls internautes. Il y a, on l'a dit, les procès hasardeux contre à peu près n'importe qui, les coupures de connexion ADSL ou encore l'envoi massif de leurres dans les plates-formes d'échange. Cette fois, les Majors exigent d'avoir les mains encore plus libres. La Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) va en effet déposer une demande à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) pour pouvoir utiliser un outil informatique de détection automatique des internautes qui téléchargent illégalement de la musique en masse, a-t-elle indiqué lundi. Jusqu'à aujourd'hui, la SCPP repère au coup par coup les plus gros utilisateurs de sites d'échange P2P. Désormais, elle souhaite automatiser son action. La société précise qu'elle devait encore choisir entre deux prestataires de service susceptibles de lui fournir cet outil informatique. Actions de répression automatiques? On imagine déjà les dérapages de telles procédures qui montrent dans de nombreux domaines leurs faiblesses, exemple, les fameux radars routiers automatiques.

« Le dossier de demande d'autorisation sera envoyé à la CNIL la semaine prochaine », a fait savoir le dg de la SCPP, Marc Guez, lors d'une rencontre avec la presse à quelques jours de l'ouverture à Cannes du MIDEM (Marché international du disque et de l'édition musicale). Selon lui, la CNIL doit ensuite répondre dans un délai de deux mois. Le cinéma, plus mesuré Du côté des acteurs du cinéma, une première série de propositions vient enfin d'être annoncée. L'industrie aura mis beaucoup de temps à réagir alors que les films sont les véritables stars du 'peer-to-peer' aujourd'hui. Leurs propositions s'articulent autour de trois axes : « réalisation d'actions de sensibilisation et de communication auprès du grand public, application d'une politique de riposte graduée aux actes illicites, développement d'offres légales en ligne ». Rien de bien neuf à l'horizon. Le cinéma se contente de calquer ce qui est fait dans la musique. L'Industrie se démarque cependant avec la notion de « riposte graduée », histoire d'éviter les scandales apparus dans la musique. Peut-être aussi parce que les entrées dans les salles obscures françaises ne souffrent pas de la concurrence d'Internet. Au contraire. S'agissant de la mise en place d'offres légales, il faut « baisser la TVA applicable au téléchargement », instaurer « un revenu minimum pour les ayants droit », appliquer « une réglementation adaptée au mode d'exploitation », « aider financièrement le développement des offres légales et la numérisation des oeuvres ». Bref, au moins un an de travail en perspective.

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