Restructuration : SFR prévoit 856 « départs volontaires »
Ironie du calendrier. SFR a pris le risque d'annoncer son plan de restructuration - de départs « strictement volontaires », officiellement - la veille du l'inauguration de son réseau 4G à Lyon. L'opérateur espère-t-il ainsi faire oublier la mauvaise nouvelle ?
Les 856 salariés qui risquent de perdre leur poste ne seront pas près d'oublier la manouvre. Concrètement, SFR a annoncé 1 123 suppressions de postes et 267 créations, selon les syndicats suite au Comité central d'entreprise (CCE) entrepris hier, mercredi 28 novembre. Soit plus de 8% des quelque 10 000 salariés du groupe.
Un plan injustifié pour les syndicats
La direction promet néanmoins que ces départs volontaires « soient validés dans le cadre de commissions paritaires [et que] aucun volontaire éligible ne pourra quitter l'entreprise sans un projet professionnel viable ». De quoi apaiser la colère des syndicats qui, dans un communiqué commun estiment que « ces suppressions de postes et l'atteinte au droit à l'emploi, sont d'autant moins justifiés que SFR reste une des entreprises les plus bénéficiaires du territoire national » ? Et d'estimer que les économies réalisées seraient d'environ 50 millions d'euros par an et que « l'impact de ce plan sur la profitabilité de SFR ne dépassera pas 1 % ».
Ce plan était attendu depuis juillet dernier alors que Stéphane Roussel, le PDG, avait annoncé la nécessité de réorganiser l'entreprise. « Ce plan de transformation vise à maintenir les investissements de SFR dans les infrastructures très haut débit et à permettre de disposer d'une organisation performante capable d'apporter à l'ensemble des clients une large gamme de services toujours plus compétitifs et innovants », indique l'opérateur dans un communiqué.
La faute à Free Mobile ?
Cette nécessaire réorganisation fait notamment suite à l'arrivée de Free Mobile sur le marché début 2012. La nouvelle concurrence avait fait perdre quelque 274 000 clients à SFR au premier trimestre qui a, depuis, remonté une partie de la pente en retrouvant 122 000 souscriptions au 2e trimestre et 40 000 eu troisième). La nécessité de simplifier l'offre générale justifierait également la restructuration aux yeux de la direction de l'entreprise.
SFR n'est pas le seul à restructurer. Bouygues Telecom a également mis en place un « plan de départs volontaires » sur 556 postes et France Télécom prévoit des suppressions en ne remplaçant pas les départs en retraite. Il n'y a guère que Free qui serait en mesure de créer des emplois dans le secteur.
SFR veut aller vite
Pour l'heure, la date de mise en ouvre du plan social chez SFR n'est pas fixée. La direction entend parvenir à un projet commun avec les syndicats tout en voulant aller vite. Contrairement aux syndicats qui avancent que « l'entreprise ne peut se réfugier derrière la notion de volontariat pour édulcorer la violence et l'impact du nombre et des conséquences des suppressions de postes ». La prochaine réunion du CCE pour négocier les conditions de départ est fixée au 3 décembre prochain. Négociation à très haut débit (de paroles) en perspective ?
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