Rumeur (suite) : non, la Chine ne suspecterait pas IBM, EMC et Oracle
Les autorités chinoises enquêtent-elles oui ou non sur trois entreprises américaines, IBM, EMC et Oracle, dont certaines de leurs technologies participeraient à l'espionnage généralisé du web organisé par la NSA et révélé par Edward Snowden ?
A l'origine de cette information, que nous avons relayée dans notre article « NSA-PRISM : la Chine enquête sur IBM, EMC et Oracle, un article publié pars le Shanghai Securities News, repris par l'agence Reuters.
Depuis, les trois entreprises visées ont affirmé avec véhémence que l'information est fausse, et qu'il n'y a pas d'enquête.
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Qu'en est-il ?
Aujourd'hui, la presse américaine semble vouloir faire marche arrière. Certains de nos confrères ont même publié qu'il n'y a pas d'enquête. Il apparaît qu'aucune information officielle, hormis les communiqué des trois visés, n'est venu confirmer ou infirmer l'information.
Que les produits IT fabriqués aux Etats-Unis fassent l'objet de tests de sécurité, ce n'est pas nouveau, et cela appartient même à la routine des deux côtés du Pacifique. Tout ce qui tourne autour de PRISM, des hackers de l'Armée populaire de libération chinoise, accusés de s'être attaqués à certains réseaux américains, britanniques et canadiens n'est pas contredit. Et la décision du Congrès américain de contraindre l'usage des produits Huawei est bien réelle.
Tout cela participe en fait à augmenter la tension palpable qui règne entre les Etats-Unis et la Chine, tout comme entre les Etats-Unis et la Russie d'ailleurs.
Le problème IOE
Cette rumeur publiée puis contredite révèle en réalité un phénomène chinois encore peu connu en occident : le « problème IOE ». Par IOE, il faut entendre IBM-Oracle-EMC. Ces trois sociétés américaines sont parmi celles qui réalisent le plus d'activités en Chine. Et en tout cas les premières occidentales sur le secteur IT.
Au moment où le modèle industriel chinois tend vers l'économie de marché, avec ses contraintes et ses pratiques très capitalistes ; où l'économie mondiale souffre ; où la capacité des chinois à produire des produits aux prix les plus bas est remise en question ; la tension se fait de plus en plus forte.
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Le slogan 'acheter chinois' se fait de plus en plus entendre en Chine. Et dans le même temps, au sein du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), la Chine est le pays avec lequel le business progresse actuellement le plus rapidement pour les IOE. C'est pourquoi, étant les plus visibles, ils sont pointés du doigt et servent de référence en Chine des tensions économiques avec l'occident.
Pas d'enquête, mais la suspicion demeure
Au final, qu'il y ait enquête ou non, peu importe. Cela appartient au coté sombre de nos société, qui parfois se révèle à nous. Comme le dit l'adage, « il n'y a pas de fumée sans feu ». D'ailleurs, un représentant d'une de ces IOE a déclaré : « Y a-t-il suspicion en Chine sur la présence de backdoors dans les produits ? Oui. Y a-t-il des backdoors dans les produits ? Non. » Nous n'en saurons pas plus. pour le moment !
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