S. Addepalli (Tata Communications) : « Le nouveau monde se développe dans les marchés émergents »
Dans le cadre de son Global Media & Analyst Summit (GMAS) organisé à Dubaï le 21 mars, Tata Communications s'est penché sur l'intérêt des entreprises pour les marchés émergents. « Un aspect primordial de notre stratégie », a rappelé Srinivasa Addepalli (notre photo), vice-président senior responsable de la stratégie. L'entreprise du groupe Tata vient encore de le démontrer en annonçant notamment l'ouverture des câbles optiques sous-marins en Asie et dans le Golf persique. Tata Communications a donc commandé une étude* que nous a présentée le responsable pour qui « les plus grandes activités du nouveau monde [numérique, NDLR] se déroulent dans les marchés émergents ».
Le responsable illustre son propos à coup de Facebook dont le développement, en dehors de son marché local, se concentre en Indonésie, suivi de l'Inde et de la Chine. « Six des 10 premiers marchés de développements [de Facebook] sont issus des pays émergents. » Selon lui, la tendance se reflète à travers les multinationales qui naissent désormais d'Inde, du Brésil, d'Afrique et « commencent à créer de nouveaux marchés émergents ». Un fait qui s'accélère depuis 2008, année noire pour l'économie occidentale.
84 % des entreprises émergentes se tournent vers les pays émergents
Globalement, les marchés émergents intéressent 87 % de l'ensemble des répondants. Ce qui n'est pas vraiment une surprise face au potentiel de croissance économique des zones en question. Mais elles concentrent aussi l'essentiel des intérêts des entreprises montantes. Ainsi, 84 % des dirigeants des marchés émergents interviewés étudient les marchés émergents (ou s'y sont déployés) pour assurer le développement de leurs entreprises. Un taux qui monte à 95 % pour les responsables chinois.
C'est évidement le potentiel de croissance qui attire majoritairement (63 % des sondés) suivi de la capacité d'innovation et des infrastructures numériques (45 % chacun environ), et de la disponibilité des compétences humaines (37 % globalement, 44 % des interviewés des pays émergents). Des moyennes qui évoluent bien évidemment selon les zones et le type de besoins. 78 % des Indiens interrogés s'intéressent aux compétences en matière de développement logiciel tandis que 52 % des dirigeants du Moyen-Orient s'inquiètent des besoins en gestion d'entreprises et 63 % des Chinois s'interrogent sur le niveau général d'éducation dans les zones étudiées pour leur développement potentiel. En revanche, « si les économies de coûts recherchés restent importantes pour les entreprises qui investissent les marchés émergents, elles ne constituent plus la principale raison, surtout ces dernières années », commente Srinivasa Addepalli.
Augmentation de 36 % des investissements
Malgré les risques d'instabilité politique exprimés par 57 % des participants de l'étude, les pays émergents attirent irrémédiablement : les investissements annoncés pour les prochaines années devraient augmenter de 36 %. Notamment en direction de la Chine, de l'Inde et du Brésil qui concentrent l'essentiel des intérêts des répondants pour accélérer les développements avec 51 %, 46 % et 26 % respectivement. À noter la perte d'intérêt de la Russie qui tombe à la huitième place avec seulement 11 % des réponses (néanmoins à égalité avec les Émirats Arabes Unis et Taïwan) derrière la Malaysie (13 %) et l'Afrique du Sud (18 %).
La France n'échappe pas à la tendance. L'étude révèle que 85 % des entreprises françaises recherchent des opportunités de croissance dans des marchés émergents. Et 44 % envisagent de se développer en Chine, 37 % au Brésil et 25 % au Maroc. Elles sont notamment 18 % à voir le dynamisme concurrentiel comme un facteur de motivation. La priorité restant évidemment l'opportunité de croissance.
« Une opportunité de développement pour nos clients »
« Nous voyons dans les marchés émergents une opportunité de développement pour nous, mais aussi pour nos clients », précise Srinivasa Addepalli. Rappelons en effet que Tata Communications fournit des solutions de communication aux grandes entreprises principalement. Ce qui pousse à développer infrastructures et services dans les zones en question. Que ces entreprises clientes viennent des pays industrialisés ou des marchés émergents, ce qui est bon pour elles est donc bon pour Tata Communications. Et inversement.
* L'étude fondée à partir des réponses de 1600 responsables et décisionnaires dans le monde dans une dizaine de secteurs industriels (finance, fabrication, services aux entreprises, technologies IT, santé, distribution/vente, transport/tourisme, télécommunications, énergies, médias et loisirs) a été réalisée par le cabinet Vanson Bourne en janvier et février 2012.
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