SFR à vendre ? Des rumeurs de marché.
« Vivendi ne fait pas de commentaire. » Le groupe dirigé par Jean-René Fourtou se refuse à confirmer ou infirmer les informations parues dans la presse sur un éventuel rapprochement de SFR et Numericable.
Dans sa dernière édition, le Journal du dimanche fait état de discussions entre les deux entreprises depuis plusieurs semaines. Le journal dominical évoque un possible montage financier dans lequel Vivendi conserverait 49 % de la future entité avec une compensation de 4 milliards d'euros en cash (SFR étant valorisé autour de 15 milliards contre 3 à 4 pour Numericable qui traîne une dette de 3 milliards d'euros).
Un acteur de premier plan
Le nouvel ensemble, créé par le rapprochement du seul câblo-opérateur français avec le numéro 2 du secteur des télécoms, aurait pour avantage de former un acteur de premier plan sur l'offre très haut débit. Numericable revendique plus de 500.000 abonnés très haut débit. Soit plus du double des moins de 250.000 foyers abonnés à une offre fibre (FTTH) au deuxième trimestre pour l'ensemble des opérateurs. De son côté, SFR apporterait son fichier de quelque 5 millions de clients fixes.
Si, sur le papier, la pertinence d'un tel rapprochement fait sens, « ce ne sont que des rumeurs », nous assure-t-on du côté de SFR. Rumeurs alimentées par le fait que Numericable cherche, comme tous les ans, un partenaire ou un repreneur et le fait bien savoir. De plus, sous tension, le secteur français des télécoms se trouve en situation de recomposition. De fait, mécaniquement, les actionnaires des deux sociétés se parlent. Mais n'en sont pas nécessairement au stade des négociations de rapprochement.
Revue stratégique des actifs
À la différence que, cette année, Vivendi a fait part d'un processus de revue stratégique de ses actifs. En mars dernier, le groupe se fendait d'une lettre aux actionnaires dans laquelle il s'inquiétait de la faiblesse du cours de Bourse, et reconnaissait le ralentissement de SFR face à l'arrivée de Free Mobile, de l'alourdissement « considérable » de la fiscalité et de la conjoncture économique malgré la croissance des usages induite par la révolution numérique. Une situation similaire pour Maroc Telecom également propriété de Vivendi.
Une situation à laquelle la multinationale entendait réagir en étudiant toutes les options possibles. « Faut-il garder le périmètre du groupe tel qu'il est ? Faut-il vendre des activités ou séparer le groupe en deux, voire trois ? Cette question n'est pas taboue », écrivait Jean-Bernard Lévy, alors président du directoire (il a, fin juin, quitté ses fonctions), avec Jean-René Fourtou.
La porte ouverte aux spéculations
À partir de là, toutes les spéculations sont ouvertes. Notamment celle que Vivendi se désengage de l'activité télécoms et, donc, se sépare, intégralement ou partiellement, de SFR en France. « Ce sont des rumeurs de marché », insiste-t-on du côté de la direction de la communication de Vivendi. « On n'est parti pour entendre tout et n'importe quoi », renchérit-on du côté de SFR.
La visite à Bercy de Jean-René Fourtou demain, mardi 16 octobre, apportera peut-être des éléments pour départager le vrai du faux.
Crédit photo © Ostill - Shutterstock
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