Samsung investit sur son avenir dans l'Internet des objets
Principal dirigeant du groupe high-tech sud-coréen, BK Yoon a presque éclipsé la mobilité lors de sa conférence tenue tôt ce matin (heure de Paris) dans le cadre du CES de Las Vegas. Son propos s'est concentré sur un autre segment de marché, amené à exploser dans les prochaines années : l'Internet des objets.
Les analystes s'accordent sur les enjeux majeurs que revêt ce secteur : les appareils connectés se compteront bientôt par dizaines de milliards, alors qu'ils n'étaient encore que quelques centaines de millions à la fin de la dernière décennie. Samsung s'est déjà positionné sur le dossier, en s'impliquant notamment - aux côtés d'Intel et Broadcom - dans la création de l'Open Internet Consortium. Ce groupement s'est donné pour objectif de définir des standards communs pour les objets connectés.
Sur un créneau aussi stratégique, il est difficile de trouver un consensus. Ainsi l'alliance AllSeen, chapeautée par la Fondation Linux et réunissant une cinquantaine d'industriels parmi lesquels Qualcomm, avance-t-elle également ses préconisations. Avec la variété des standards actuels se pose un défi d'interopérabilité*. C'est précisément cette problématique qui a poussé Samsung à racheter, en août dernier, la start-up américaine SmartThings, conceptrice d'un hub capable d'interconnecter des appareils exploitant différentes normes de communication.
Un investissement de 100 millions de dollars dans le IoT
Samsung considère aussi que la communauté des développeurs aura un rôle primordial dans le développement de l'Internet des objets. La multinationale compte d'ailleurs investir 100 millions de dollars pour accompagner leurs initiatives. Elle précise que tous ses produits connectés seront basés sur un système « complètement ouvert » qui facilitera leur interaction avec les appareils d'autres fabricants, selon nos confrères d'ITespresso.
Rendez-vous est pris pour 2020 : à cette échéance, « tous les produits Samsung seront connectés », à en croire BK Yoon. Un vaste champ de perspectives s'ouvre à travers l'alliance de capteurs électromagnétiques, de processeurs basse consommation et de solutions de connectivité. Non seulement au coeur du salon numérique (BK Yoon évoque le basculement automatique de la musique du casque vers le système audio domestique lorsqu'on rentre chez soi), mais aussi au-delà du foyer, avec le mobilier urbain en tête de liste.
Une chaise qui chauffe quand elle détecte que quelqu'un vient de l'extérieur ou d'une pièce plus froide, une carte interactive qui s'afficherait automatiquement dans la langue du locuteur en se connectant à son smartphone : Samsung ne tarit pas d'exemples pour illustrer ses ambitions. Reste à les concrétiser. L'offre existante est déjà mise à profit via un partenariat avec IBM, qui va intégrer, dans certains de ses véhicules, des tablettes communiquant avec les montres connectées.
L'Internet des objets constitue aussi, dans le cadre du CES 2015, la patte de la « French Tech », du nom de ce programme gouvernemental visant à promouvoir les talents du numérique dans l'Hexagone. Au total, 120 entreprises innovantes (dont 66 start-up) ont fait le déplacement, avec Withings, Citizen Sciences et Sigfox comme ambassadeurs.
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* En matière d'interopérabilité, on peut relever l'initiative de Google, qui ambitionne de définir, sous l'appellation « The Physical Web », un standard open source régissant notre façon d'interagir avec l'Internet des objets. Fondé sur le principe que la plupart des interactions ne devraient pas nécessiter d'avoir à télécharger au préalable une application mobile, le système s'appuie sur des adresses URL émises par Bluetooth 4.0.
crédit photo iko - shutterstock
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