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Satya Nadella, Pdg de Microsoft : ce qu'en pensent les analystes

Les analystes s'interrogent sur la nomination, dans l'ombre de Bill Gates, de Satya Nadella à la tête de Microsoft. Jusqu'alors patron respecté de Windows Azure, l'ingénieur hérite de projets sensibles, dont l'intégration de l'activité terminaux mobiles de Nokia.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Satya Nadella, Pdg de Microsoft : ce qu'en pensent les analystes

Microsoft a nommé, mardi 4 février, Satya Nadella, 46 ans, nouveau Pdg du groupe à la suite de Steve Ballmer et Bill Gates (Lire : Un ticket Satya Nadella - Bill Gates pour transformer Microsoft). La nomination à la tête du premier éditeur mondial d'un ingénieur du sérail - entré chez Microsoft en 1992, il était jusqu'ici vice-président en charge du Cloud et de la division entreprise du groupe - a été saluée par l'industrie. De leur côté, les analystes, qui redoutent autant la continuité que la rupture, s'interrogent.

Nadella - Gates : une combinaison à double tranchant

Satya Nadella, qui utilise à plaisir le terme « innovation » pour dynamiser ses troupes, est une personnalité capable « d'accélérer le changement » vers le mobile et les services, selon les termes de Bill Gates, désormais conseiller technologique du Pdg.

Les avis sont partagés sur le sujet. « D'un côté, Bill Gates est un formidable atout », explique Bill Whyman, membre du cabinet d'analyse financière ISI cité par le New York Times. Gates, 58 ans, incarne aux yeux du monde l'entreprise qu'il a co-fondée avec Paul Allen en 1975. « D'un autre coté, il peut faire de l'ombre [au nouveau Pdg]. Gates n'est pas seulement un fondateur, il est un acteur clé de la révolution PC. »

Sur ce marché en perte de vitesse, Microsoft est en position dominante (90% des PC sont équipés de son système d'exploitation, Windows, et MS Office reste une poule aux oufs d'or). En revanche, la multinationale peine à rattraper ses rivaux dans la mobilité (Google avec Android, Apple avec iOS) et fait face à une concurrence forte dans le Cloud Computing (Amazon, Google, IBM.).

Autant de défis à relever pour Satya Nadella, qui n'a jamais piloté une entreprise de la taille de Microsoft (77,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur l'exercice clos le 30 juin 2013). Mais, sous sa direction, le département Cloud (Windows Azure) et entreprise du groupe a vu ses revenus passer de 16,6 milliards de dollars en 2011 à 20,3 milliards en 2013. Et le segment B2B représente désormais près des deux-tiers de la marge brute de Microsoft.

Pas de rupture majeure avec Steve Ballmer

À la direction générale de Microsoft, Satya Nadella remplace Steve Ballmer, qui avait annoncé dès le mois d'août 2013 prévoir une retraite prochaine (Lire : Steve Ballmer : 5 questions autour du départ). Avec Satya Nadella, le conseil d'administration a fait un choix sûr, mais qui apporte peu de nouvelles perspectives, observent les sceptiques. Or, Microsoft doit faire évoluer son management pour assurer le succès de l'intégration de la branche terminaux mobiles de Nokia, acquise par l'éditeur l'an dernier.

« Satya Nadella est très respecté et vu comme un leader fort, mais je ne sais pas s'il peut être considéré comme un visionnaire », a commenté Rakesh Agrawal, un analyste de reDesign et ancien salarié de Microsoft, cité par USA Today.

« Nous ne voulons pas voir de continuité avec l'(ancienne) direction du groupe. Satya Nadella doit être libre de faire des changements », a de son côté souligné Rick Sherlund, analyste chez Nomura Securities. « Nous ne pensons pas qu'avoir les deux précédents directeurs généraux (Steve Ballmer et Bill Gates) au sein du conseil d'administration soit une bonne idée », a-t-il ajouté sur CNNMoney.

En tant que directeur général de Microsoft, Satya Nadella va toucher un salaire de base de 1,2 million de dollars par an (contre 700 000 dollars pour son prédécesseur). Sa rémunération va inclure une prime annuelle pouvant atteindre 3,6 millions de dollars, ainsi que des actions estimées à 13,2 millions de dollars pour l'exercice fiscal 2015, d'après un document du gendarme boursier américain (SEC).

En complément :

- Un ticket Satya Nadella - Bill Gates pour transformer Microsoft

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