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Souveraineté numérique : la longue marche de la Chine

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à

La Chine resserre l’étau sur les achats publics de processeurs et d’OS étrangers pour serveurs et postes de travail.

Objectif 2027 pour un parc informatique sans Windows, Intel, ni AMD ? La Chine aurait cet objectif pour ses entreprises publiques.

À plus court terme, Pékin semble centrer sa démarche sur les agences du Gouvernement et les organes du Parti jusqu’au niveau des comtés (au nombre de treize). Le ministère de l’Industrie aurait en tout cas édicté, fin 2023, des règles à leur adresse. Pas les premières qui soient, mais, paraît-il, « les plus détaillées [jusqu’ici]».

Ces règles impliquent d’inclure, dans les critères de commande, des processeurs et des systèmes d’exploitation « sûrs et fiables ». En d’autres termes, qui figurent sur une liste blanche. Celle-ci contient une vingtaine de produits, tous issus d’entreprises chinoises. Les processeurs utilisent aussi bien x86 et Arm que des architectures maison. Les OS se fondent sur Linux. Pour avoir une chance de figurer sur cette liste, les fournisseurs doivent faire auditer leur code… Et réaliser l’essentiel de la conception, du développement et de la production en Chine.

La Chine encadre l’usage de iPhone dans le secteur public

Les règles laissent la porte ouverte à des exceptions. Mais quiconque y est soumis doit signaler ses achats de technologies étrangères et les justifier. La démarche englobe postes de travail et serveurs. Elle vise aussi à écarter les SGBD étrangers.

En toile de fond, une stratégie nationale d’autarcie technologique dans le militaire et le secteur public. Elle a déjà impliqué, entre autres, des restrictions sur l’usage de l’iPhone dans les agences gouvernementales. Officiellement, Pékin n’a pas banni l’utilisation des smartphones étrangers. Mais le personnel se l’est vu intimer de manière informelle. Des consignes rapidement étendues à de multiples entreprises d’État.

Sur son dernier exercice, Intel a dégagé 27 % de son chiffre d’affaires en Chine. AMD, 15 %. Microsoft, 1,5 %.

Illustration générée par IA

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