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Stéphane Richard (Orange) : « Que l'Arcep fasse son boulot face à Free »

Portabilité, marges bénéficiaire, activation du réseau, accord d'itinérance, salaire. La question de Free Mobile a été au centre de la rencontre de Stéphane Richard devant les députés de la commission des affaires économiques.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Stéphane Richard (Orange) : « Que l'Arcep fasse son boulot face à Free »

Une semaine après Xavier Niel, Stéphane Richard est, à son tour, venu s'expliquer devant les députés de la commission des affaires économiques, hier, mercredi 1er février. Et il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère vis-à-vis de son nouveau concurrent et néanmoins partenaire commercial, Free Mobile.

Le patron de France Télécom-Orange regrette avant tout les propos employés par Xavier Niel (« escrocs, salopard », a-t-il rappelé) lors de la présentation des offres mobiles le 10 janvier dernier. Mais il reproche surtout à Free d'avoir sous-estimé l'attractivité de ses offres (notamment celle de 60 minutes/SMS gratuite pour les 4,7 millions d'abonnés Free ADSL) ce qui crée un engorgement des demandes de portabilité à traiter par le GIE EPG et se dit « agacé par l'activisme de Free » sur cette question. Laquelle devrait être réglée en portant les capacités de traitement quotidien des demandes de 40 000 aujourd'hui à 80 000 avant la fin de la semaine prochaine (contre 13 000 en moyenne avant l'arrivée de Free).

Les risques d'engorgement du réseau sous surveillance

Sur la question de l'activation du réseau de Free, Stéphane Richard s'est montré prudent en rappelant que le contrat d'itinérance signé avec Free lui interdisait de dévoiler les données stratégiques. Il n'en attend pas moins que « l'Arcep fasse son boulot et s'assure que Free remplit ses obligations réglementaires ». Le régulateur a en effet relancé une procédure de vérification du réseau du nouvel entrant. Sur les risques de saturation du réseau mobile d'Orange, le dirigeant s'est montré rassurant tout en précisant la nécessité de surveiller l'état des consommations en quasi temps réel pour effectuer les éventuels ajustements nécessaires en cas d'engorgements.

Stéphane Richard s'est en revanche défendu d'avoir, en signant un accord de roaming fait entrer « le loup dans la bergerie », comme le dénonçait Franck Esser, PDG de SFR. Il estime que le contrat ne confère aucun avantage d'accès à Free et que les conditions avaient été « négociées âprement » (d'autant que les discussions ont eu lieu avec les trois opérateurs historiques). Il en a profité pour rappeler que Xavier Niel avait lui-même indiqué, lors de son audition devant les députés, que l'offre d'Orange n'était pas la plus intéressante financièrement.

Le salaire de Xavier Niel : de l'argent de poche

Sur la question des marges bénéficiaires, Stéphane Richard a précisé que son groupe s'appuie sur une marge de 35 % dans le mobile en France. Une moyenne basse par rapport aux activités équivalentes à l'international, selon l'intéressé. Une marge, appelée à se réduire comme le soulignait le président de l'Arcep, qui a permis à Orange d'investir dans la 2G et la 3G. « On va voir ce qu'il advient de cet équilibre qui existait avant le 4e opérateur », a lancé le PDG.

Stéphane Richard en a profité pour ironiser sur la « modeste » rémunération dévoilée par Xavier Niel en rappelant qu'en tant qu'actionnaire majoritaire (62 % du capital) d'Iliad, il avait touché 14 millions d'euros de dividendes l'an dernier. « Son salaire de 175 000 euros annuels c'est de l'argent de poche ! » Quant à lui, il touche un salaire fixe de 900 000 euros annuel, bonifié d'une part variable de 600 000 euros maximum qu'il « ne risque pas de toucher », selon lui, vu les circonstances.

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