TV mobile: Qualcomm veut aussi imposer son standard
La future télévision hertzienne sur mobile se prépare-t-elle à une guerre des standards ? Ce service, différent de la télévision diffusée sur les réseaux 3G, qui s'apparente à de la TNT mobile (ou Télévision mobile diffusée) doit débarquer en Europe en 2006/2007. Elle permettra de toucher plus de monde avec une qualité d'image meilleure.
Jusqu'à aujourd'hui, les choses semblaient simples, en tout cas en Europe. Le standard DVB-H, largement soutenu par Nokia, semblait avoir la préférence des opérateurs et équipementiers du Vieux Continent. Quasiment tous les tests en cours, notamment en France, utilisent cette technologie. Mais les choses pourraient évoluer. Car le grand ennemi de Nokia, l'américain Qualcomm, présente aujourd'hui son propre standard qui se veut, bien évidemment, supérieur à celui du finlandais. Mais surtout complémentaire. Seul contre tous, Qualcomm a donc développé la technologie MediaFLO. Selon Rob Chandhok, vice-président développement et marchés de l'américain, le MediaFLO est « vraiment différent du DVB-H. Mais nous pensons que le marché est assez mûr et important pour accueillir deux technologies ». Le VP souligne que MediaFLO pourra exister en parallèle du DVB-H. D'ailleurs, son développement est similaire: « Nous avons lancé un forum autour de MediaFLO afin de régler les problèmes d'interopérabilité, exactement de la même façon que le DVB-H Project de Nokia », explique-t-il. Pour autant, Qualcomm arrive un peu tard. Les projets DVB-H sont bien avancés et de nombreux opérateurs européens semblent avoir fait leur choix. Par ailleurs, de nombreux acteurs du marché soulignent l'importance d'un standard commun en Europe. « Un standard ouvert et commun, au moins en Europe, est crucial », martèle un directeur technique d'Eutelsat. « Il s'agit d'un critère déterminant pour assurer la continuité de service et la solidité du modèle économique de la TV sur mobile », renchérit Bertrand Mabille, directeur de la stratégie et de la réglementation pour SFR. D'un autre côté, la norme DVB-H ne fait pas l'unanimité. « La question des fréquences pose problème », explique Gilles Bregant, directeur technique pour le CSA (Conseil supérieur de l'Audiovisuel). L'explication est simple: le DVB-H exploite le réseau hertzien analogique UHF qui aujourd'hui est saturé en France. Il le sera tant que les chaînes hertziennes ne basculeront pas de l'analogique au numérique. Ce qui prendra du temps. Faute de fréquences libres, l'offre en chaînes sera limitée. Pire, cette norme poserait problème pour une diffusion 'indoor' où elle est faible (à l'intérieur des immeubles). Or, ce mode de consommation est attendu par les utilisateurs, selon les retours d'expérience des opérateurs qui ne s'attendaient pas à ce résultat. « Si le 'indoor' est prédominant dans les usages, il faudra se poser la question d'une technologie alternative », prévient Didier Huck, VP chez Thomson. Précisément, l'idée est de mixer DVB-H et satellite. « Cette technologie mixte d'accès a fait ses preuves », souligne Nick Stubbs, directeur général d'Astra France. « Elle permet une meilleure qualité et une meilleure couverture, notamment en 'indoor' ». Le DVB-H a donc un coup d'avance, mais rien n'est fait et Qualcomm pourrait à terme tirer son épingle du jeu.
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