TV via ADSL: brouillard chez les opérateurs ?
Ils étaient tous là: BT Group, France Télécom, Telecom Italia, Telefònica SA, et six autres opérateurs impliqués dans ce futur marché. Tous sauf un, absent de marque: Deutsche Telekom. Une palette suffisamment impressionnante pour que l'on puisse se faire une idée de leurs intentions. Or, le bilan des courses est décevant: peu de révélations vraiment édifiantes. Chaque pays doit batailler avec son contexte concurrentiel et réglementaire. Ce contexte se révèle très différent d'un pays à l'autre, s'agissant de la réglementation, des infrastructures (câble, TV numérique terrestre.) et des habitudes de consommation. La TV via ADSL vient s'insérer dans une logique de bouquet de services où l'interactivité constitue un atout. Il faut donc agréger ce nouveau service à un service d'accès à Internet haut débit et à la téléphonie sur IP. L'offre ne sera pertinente que si elle sait combiner, en termes de coûts d'abonnement également, ces trois services de base.
Pression sur les opérateurs historiques Or parmi les freins objectifs, les opérateurs traditionnels ne peuvent pas ignorer la concurrence que la téléphonie sur IP fait peser sur eux, avec le risque de menacer leurs revenus. Il faudra donc inventer des services nouveaux capables de compenser la baisse des recettes sur le téléphone fixe -et capables de stopper la vague actuelle de suppression d'emplois qui préoccupent tous ces opérateurs. Parmi les témoignages, c'est France Télécom, semble-t-il, qui se révèle le moins timoré. Pour rappel, l'opérateur historique français a déployé un service pilote TV sur ADSL à Lyon. Bref, rien n'est encore joué. Le marché de la TV via ADSL est à peine naissant, encore très immature: il doit faire ses preuves, quoiqu'en disent les équipementiers. Ces derniers poussent au déploiement de solutions xDSL: ils soutiennent que la technologie est prête, fiable. Quatre autres opérateurs ont déclaré être engagés dans cette validation de services de TV via ADSL: Belgacom, KPN Telecom, Telekom Austria et Telenor. Problèmes de qualité de service Mais aucun n'a vraiment totalement rassuré l'audience. France Télécom n'a pas caché la difficulté à maintenir une qualité de service permanente afin de concurrencer la qualité « broadcast » de la TV hertzienne ou celle du câble. Certains problèmes de compatibilité peuvent également apparaître à hauteur des modems chez les utilisateurs. Du reste, un expert de l'ETSI, Carsten Rossenhövel, directeur du laboratoire de tests EANTC (European Advanced Networking Test Center AG) a confirmé ces objections techniques: il doit remettre sous peu un livre blanc. Outre des problèmes de compatibilité, il y pointera des seuils de temps de réponse parfois insuffisants pour garantir un service concurrentiel à celui de la TV par câble. Bref, pour quel tarifs, incluant quel bouquet de services, les consommateurs feront-ils le pas?
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