Toujours plus de dollars pour les start-up de la Silicon Valley
Depuis 2009, les jeunes pousses technologiques de la Silicon Valley ont levé plus de 31 milliards de dollars. Porté par de méga-opérations, 2013 s'annonce comme une année record pour les États-Unis. La France, de son côté, peine à booster son capital-risque.
Le succès de la Silicon Valley auprès des investisseurs ne se dément pas. En cinq ans et 3 308 opérations, les start-up high-tech de San Francisco et sa région ont levé 31,5 milliards de dollars auprès de sociétés de capital-risque, d'après le Silicon Valley Tech Venture Almanac.
2013 devrait être une année record. Sur les trois premiers trimestres de l'année, la technopole a levé 5% de plus en dollars et suscité 8% d'opérations supplémentaires par rapport à la même période en 2012. Porté par d'importantes opérations (Uber, Palantir et Pure Storage), le troisième trimestre 2013 a même été le plus solide depuis le début de l'année 2009 !
Internet absorbe la moitié des fonds
À elles seules, les start-up du secteur Internet ont attiré la moitié des levées de fonds opérées ces deux dernières années dans la Silicon Valley. Mais, le mobile a enregistré la croissance la plus élevée. Ainsi la part des investissements dans les entreprises de la filière est passée de 7% en 2010 à 15% en 2013.
Ces opérations peuvent aussi mener à des introductions en Bourse spectaculaires. Depuis 2009, les cinq IPO les plus importantes d'entreprises de la Silicon Valley on été réalisées par : Facebook - introduction la plus élevée pour une valeur Internet à ce jour -, Twitter, Zynga, Workday et Veeva Systems.
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Du côté des investisseurs, SV Angel, Andreessen Horowitz et Sequoia Capital sont les plus actifs dans la Silicon Valley depuis 2009. Les filiales de géants du numérique, comme Google Ventures, Intel Capital, Qualcomm Ventures et SAP Ventures, jouent également un rôle important dans l'écosystème du capital-risque.
Enfin, les cinq start-up de la Silicon-Valey qui ont levé le plus de fonds à ce jour (Pinterest, Palantir, Deem, Good Technology et Square) ont amassé collectivement plus de 2,2 milliards de dollars. De quoi faire quelques envieux en France.
Une situation contrastée en France
Si les levées de fonds sont en croissance dans la Silicon Valley, la réalité est tout autre en France. Alors que les investissements dans le secteur Internet se maintiennent, l'industrie française du logiciel a vu reculer de manière significative le nombre et le montant des levées de fonds au premier semestre 2013. Mais les sommes levées par les éditeurs sont nettement plus élevées.
D'après le baromètre KPMG - Afdel, les éditeurs français ont levé 325 millions d'euros sur 110 opérations entre le 1er janvier 2011 et le 30 juin 2013. Mais, le nombre de levées de fonds a reculé de 45% et les montants investis ont chuté de 53% entre le premier semestre 2012 et la même période en 2013. On est passé de 22 opérations (79 millions d'euros) à 12 opérations (37 millions au total). Criteo - coté en Bourse depuis le 30 octobre -, Neolane, Bonitasoft, Tinubu Square et Enablon ont levé le plus de fonds sur la période.
Dans le secteur Internet, les start-up françaises ont levé 33 millions d'euros (dont 15 millions pour les seuls services web) en novembre 2013, soit un 1 million d'euros de plus qu'en novembre 2012 (+3%). Le top 5 des levées de fonds Internet du mois dernier est le suivant : Prêt d'Union, Flayr, LeCab, Gutenberg Technology, Slate.
Pour booster le capital-risque et favoriser la transformation de start-up en entreprises de taille intermédiaire « de rang mondial », la France table essentiellement sur le co-investissement public-privé. L'exécutif français dispose pour ce faire de différents leviers, dont le programme des Investissements d'avenir et le fonds « Large Ventures » (Bpifrance).
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