Très haut débit : Alcatel-Lucent lance la première box G.fast
Dans le déploiement du très haut débit en fibre optique, le raccordement terminal au logement depuis le boîtier d'arrivée des câbles en pied d'immeuble ou sa colonne montante constitue la phase la plus délicate et, aujourd'hui, la plus onéreuse. Elle nécessite le déplacement d'un technicien qui va devoir tirer la fibre jusqu'à l'intérieur du domicile de l'abonné et y effectuer quelques menus travaux (perçage de mur.). Autant dire que cette phase constitue un frein net au déploiement du FTTH (Fiber to the Home) dans les logements.
Des alternatives existent néanmoins pour palier cet obstacle avec le FTTDP (Fiber to the Distribution Point). Cette technologie utilise l'infrastructure déjà en place, soit la bonne vieille paire de cuivre du réseau téléphonique, associé à des technologies de vectorisation du signal, le G.fast (gigabit sur paire de cuivre). Ce dernier permet de transporter les données à des débits compris entre plusieurs dizaines de mégabits et 1 Gbit/s selon la distance parcourue. Une technologie approuvée par l'UIT et récemment adoubée par l'Arcep en France. Si tous les feux sont aujourd'hui au vert pour le déploiement du FTTDP, il ne reste plus qu'à disposer des équipements.
Compatible VDSL2
C'est ce que fait aujourd'hui Alcatel-Lucent. Le précurseur du G.fast annonce le lancement de sa passerelle résidentielle dédiée. Le boîtier 7368 ISAM CPE (Intelligent Service Access Manager - Customer Premises Equipement) est un dispositif plug-and-play qui vient remplacer, ou compléter, la boxe ADSL, et évite aux techniciens des opérateurs d'avoir à intervenir chez le client (ce dernier s'occupant de brancher lui-même cette nouvelle box sur son réseau téléphonique). Le composant offre des débits pouvant atteindre 1 Gbit/s et supporte le Wifi 802.11n/ac (2,4 et 5 GHz). L'équipementier précise que l'alimentation inversée intégrée dans le boîtier permet aux opérateurs de réduire les coûts et la complexité des déploiements G.fast de grande ampleur. Par ailleurs, compatible avec tous les points de distribution mis à niveau pour le G.fast, le 7368 ISAM CPE « peut être déployé avec les dispositifs de réseau VDSL2 aujourd'hui, puis mis à niveau ultérieurement, sans qu'il soit nécessaire de changer l'appareil ». Ce qui laisse à penser que la passerelle est déployable sur un grand nombre d'infrastructures. En France, la quasi-totalité des lignes sont éligibles depuis un an. De son côté, Alcatel-Lucent annonçait en début d'année avoir venu 10 millions de cartes VDSL2
Il restera maintenant à regarder l'attrait des opérateurs pour ce nouvel élément de réseau. A défaut de servir les zones denses en potentiel d'abonnés (où le FTTH reste privilégié pour le long terme), le G.fast pourrait s'inscrire comme une technologie intermédiaire pour adresser les zones difficiles d'accès ou économiquement peu rentable en tout optique afin d'accélérer la montée en débits. « En combinant les technologies Wi-Fi et G.fast les plus récentes, les opérateurs peuvent aisément fournir des vitesses comparables à celles de la fibre optique, sans avoir à percer un seul trou ou faire passer des câbles. Forts de ce nouvel équipement d'abonné, les opérateurs disposeront d'un moyen simple pour aider leurs clients à exploiter pleinement leurs réseaux domestiques aujourd'hui et au cours des années à venir », résume Federico Guillén, directeur de l'activité Accès fixe d'Alcatel-Lucent.
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