Trump et les géants de la Tech : le bal des faux-culs
Mercredi, des dirigeants d'entreprises technologiques réunis à la demande du président élu des États-Unis, Donald trump, ont fait le déplacement pour se rendre à Manhattan et atteindre les hauteurs de la Trump Tower. La réunion de 90 minutes a porté sur la façon de « travailler ensemble pour ramener les emplois technologiques en Amérique », selon Jason Miller, le porte-parole de Donald Trump. La Silicon Valley étant un moteur d'emplois technologiques qualifiés (des développeurs aux administrateurs de données), il s'agit plutôt de relocaliser la production de matériels et composants.
La réunion du 14 décembre rassemblait, en plus de Donald Trump et de son équipe de transition, dont l'investisseur Peter Thiel, des dirigeants américains parmi les plus influents du secteur. Étaient au rendez-vous : Larry Page et Eric Schmidt (d'Alphabet, la maison mère de Google), Tim Cook (Apple), Sheryl Sandberg (Facebook), Jeff Bezos (Amazon, également propriétaire du Washington Post), Satya Nadella (Microsoft), Ginni Rometty (IBM) et Elon Musk (Tesla, SpaceX). Étaient également présents : Safra Catz (Oracle), Brian Krzanich (Intel), Chuck Robbins (Cisco) et Alex Karp (Palantir Technologies).
En revanche, Jack Dorsey, le CEO de Twitter, outil de communication privilégié de Donald Trump, n'a pas été convié. Selon Politico, Dorsey aurait été snobé par le magnat de l'immobilier pour avoir refusé, lors de la campagne présidentielle américaine, une opération anti-Hillary Clinton sponsorisée par l'équipe de son rival républicain. Hier, à New York City, il n'était plus question de s'opposer, mais de trouver un terrain d'entente sur des thématiques fortes, avec l'emploi comme moteur. Et de le faire savoir à la presse conviée à assister à l'ouverture de la réunion.
Emploi et innovation
Le ton n'était plus hostile (on se souvient des sorties péremptoires de Trump contre Apple et Amazon), mais conciliant lors de cette rencontre. « Je suis ici pour vous aider à bien faire », a d'abord déclaré Donald Trump à l'attention de ses hôtes. « Nous voulons que vous continuiez avec cette incroyable innovation », a-t-il ajouté en impliquant son équipe.
Selon Donald Trump, le « rebond » des marchés dans les jours qui ont suivi son élection, le 8 novembre dernier, montre que « chacun dans cette salle peut m'aimer un peu ». Le président élu a omis de dire que la Tech n'a pas enregistré les gains les plus importants, mais il n'a pas oublié de sortir la brosse à reluire : « il n'y a personne comme vous dans le monde ». « Nous allons faire des échanges commerciaux équitables. Nous allons rendre [le commerce] beaucoup plus facile ». Et nous allons « créer de l'emploi », a ajouté le milliardaire élu 45e président des États-Unis.
Bal des faux-culs
À l'issue de la rencontre, des décideurs et membres de l'équipe Trump ont été interrogés par le New York Times. Ils se sont exprimés sous couvert d'anonymat. En plus de l'emploi et de l'innovation, la formation professionnelle, les importations de Chine et l'immigration ont été des sujets abordés après le départ des journalistes. Trump, qui a soufflé le chaud et le froid sur les visas de travail H1B durant la campagne, veut « des gens talentueux et intelligents ici », a déclaré un participant.
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Interrogé par CNBC, Jeff Bezos (vilipendé par Donald Trump lors de la campagne) a jugé la rencontre « très productive ». Avant d'ajouter : « je partage l'opinion selon laquelle le gouvernement (US) devrait faire de l'innovation un de ses piliers, ce qui créerait un grand nombre d'emplois dans tout le pays, dans tous les secteurs, pas seulement dans les technologies, - dans l'agriculture, les infrastructures, l'industrie - partout ».
La leçon a été bien apprise. Mais suffit-il de décréter des créations d'emplois pour qu'elles se concrétisent ? L'avenir le dira. Des réunions trimestrielles entre la future administration Trump et des dirigeants de la Tech américaine pourraient être organisées par Jared Kushner, le gendre et conseiller de Donald Trump, autour de ces thématiques.
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