UMTS/3G: SFR lancera ses premiers services en juin
C'est en grandes pompes que SFR a annoncé le lancement officiel de sa téléphonie de troisième génération (3G ou UMTS) en France. Le groupe est ainsi le premier opérateur français à donner une date pour la commercialisation de ces nouveaux services multimédias.
Maintes fois retardée, cette technologie a exigé des investissements colossaux de la part des opérateurs et de longs efforts de mise au point. Mais pour SFR, qui a voulu griller la politesse à France Télécom (qui annoncera ses plans lors du 3GSM à Cannes), le processus est en route notamment grâce au soutien puissant de son partenaire britannique Vodafone. La 3G permet à partir d'un téléphone mobile adapté ou d'un PC portable équipé d'une carte, d'échanger des données, d'accéder à Internet, de consulter ses mails. Le principal avantage de l'UMTS est son débit, de cinq à dix fois supérieur (250kb/s) au GPRS actuel, ce qui permet un grand confort d'utilisation et la possibilité de consulter des contenus lourds comme la vidéo. Mais SFR, s'il s'estime prêt, ne veut pas brûler les étapes. La prudence est de mise. Le terrain technique a d'abord été validé. Et en premier lieu, la continuité des services entre les réseaux UMTS et GSM/GPRS. Ce qu'on appelle le « hand-over ». Il s'agit d'offrir un service sans couture à l'abonné quelque soit l'endroit où il se trouve. Car la couverture de l'UMTS n'est pas encore globale (33% de la population à fin 2004), il s'agit d'éviter les coupures. Ce problème a d'ailleurs posé beaucoup de difficultés aux opérateurs « pionniers » comme Hutchison qui ont lancé les premiers services 3G en Europe. Une carte PC pour les entreprises Le calendrier de lancement illustre aussi la prudence de SFR. Il sera progressif et durera de février à novembre. Le premier public visé sera la clientèle professionnelle. Après des tests dans trois villes pilotes, un lancement à destination d'une clientèle pro déjà cliente de SFR aura lieu dès mai. Un lancement global est prévu pour juin. Pour cette cible, pas de mobile dédiée mais une carte VMCC (Vodafone Mobile Connect Card) 2,5 et 3G à connecter sur son PC portable. Cette carte permet de se connecter aux réseaux GPRS et UMTS afin de surfer à haut débit sur le Net, de se connecter à l'Intranet de l'entreprise ou encore de télécharger ses mails qui incluent de gros fichiers joints, le tout sans couture et de façon sécurisée. La carte est fournie avec un CD-Rom qui installe un logiciel de contrôle sur le PC: afin de se connecter, de surveiller sa consommation, etc. Cette offre destinée aux cadres nomades (1,5 million de PC portables en entreprises) se pose donc en concurrent du Wi-Fi qui permet les mêmes services avec un débit beaucoup plus élevé mais qui est limité en terme de couverture. Mais SFR assure qu'il laissera le choix à ses clients avec des cartes mixtes GPRS/UMTS/Wi-Fi. Utilisable en Europe Par ailleurs, grâce aux accords de roaming avec Vodafone, le service 3G sera intinérant dans douze pays européens. L'opérateur a refusé de fournir le modèle économique de cette offre pro. Mais on peut imaginer qu'elle sera facturée de la même manière que la GPRS pour entreprises, au volume. Côté grand public, SFR proposera dès juin son offre dans cinq villes pilotes dont Paris, Lyon et Lille. Le lancement global devrait avoir lieu en novembre. Evidemment, l'opérateur a mis l'accent sur les services, point d'attraction central pour séduire les abonnés. Après avoir demandé leurs avis aux clients via un sondage, il ressort que la visiophonie (la possibilité de voir en direct son interlocuteur) est très attendue, ainsi que le vidéosurveillance et l'accès à des contenus vidéos variés (actualité, sport, divertissement.). Avec les MMS vidéos, ces services seront les premiers à être disponibles. Des services axés sur la vidéo Réunis au sein de la marque « Vodafone Live! 3G », ces services tous axés sur le vidéo jouent la carte de la rapidité et de l'ergonomie. Envoyer et recevoir un MMS vidéo ne prend ainsi que quelques secondes, démonstration à l'appui. Encore une fois, SFR n'a pas voulu communiquer sur le modes de facturation. Mais dans un premier temps, les services 3G seront certainement payés à l'acte, comme l'envoi de MMS actuellement facturé 0,45 euro l'unité. Mais avec quels combinés? C'est la grande question. Le manque de mobiles fiables explique les retards successifs de cette technologie. Et SFR n'a pas la réponse. Si l'opérateur prévoit une large gamme de modèles pour novembre, rien est encore sûr. SFR explique que la gamme de terminaux n'existe pas encore, concède du bout des lèvres travailler avec Samsung et avoir recalé Nokia (pas assez au point), exige des modèles bi-bandes permettant de couvrir tous les réseaux car la 3G ne concernera que 33% de la population à la fin de l'année. Et de prévenir: le groupe « n'hésitera pas » à retarder le lancement grand public de la 3G si les mobiles ne sont pas nombreux et fiables. Des retards dans le calendrier sont donc à prévoir.
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