USA : un FAI coupe le jus des sites de P2P
L'appétit des internautes pour les contenus multimédias piratés et donc gratuits, n'a jamais diminué.
Au contraire, malgré la pression des éditeurs de contenus; les indécrottables sites de BitTorrent sont toujours en vie.
Il faut dire que les éditeurs ne sont pas capables d'éradiquer le phénomène, principalement parce que leurs offres commerciales ne sont pas à la hauteur des attentes des internautes qui se sont habitués à cette association d'idées : Web = gratuit.
Alors le FAI américain Comcast (câblo-opérateur américain racheté par AT&T en 2002) a décidé de jouer au « pandore », une méthode plutôt curieuse et stratégiquement discutable.
Le nouveau visage de la répression anti-P2P, vient de décider de limiter la bande passante disponible pour ces sites Web gênants pour les ventes de l'industrie musicale et trop gourmands en débit.
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Comcast explique tout simplement cette décision. Le groupe estime qu'il est de sa responsabilité de contrôler l'utilisation de la bande passante de ses utilisateurs, de façon à ce qu'ils utilisent tous Internet de la même façon.
Seulement, la communauté BitTorrent est très mécontente de la position prise par Comcast. Selon elle, cette décision va avoir des effets négatifs sur les résultats du fournisseur d'accès, les membres de BitTorrent appellent d'ailleurs ses utilisateurs à boycotter le FAI.
Rappelons que BitTorrent ne rime pas nécessairement avec piratage, en effet, le groupe a signé plusieurs accords de distributions (notamment pour la diffusion de programmes TV) sur certaines versions de sa technologie P2P décentralisée. Selon BitTorrent 150 millions de personnes utilisent sa technologie (12 millions sur le client à vocation commerciale : Azureus Vuze.)
Pour, Ashwin Navin, le président et cofondateur de BitTorrent interrogé par la presse américaine : « les FAI comme Comcast veulent jeter le bébé avec l'eau du bain ».
Le protocole utilisé par BitTorrent est une cible facile pour les FAI. Il s'agit en effet de la technologie la plus utilisée pour le piratage. Et, dans l'esprit des internautes, BitTorrent est un réseau de pirates, même si dans les faits il s'agit avant tout d'un formidable outil de partage de données. Et ces dernières peuvent aussi être légales.
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D'ailleurs pour l'instant personne n'évoque la possibilité de fermer une plate-forme comme MiRC, alors qu'il s'agit d'un outil de partage bien plus puissant (même si la bande passante est limitée).
Dans tous les cas, cette affaire n'est pas très claire, et l'on a du mal à savoir si Comcast a décidé d'agir de la sorte pour préserver les intérêts de ses clients ou pour lutter contre le piratage. Une chose est certaine, les pirates abonnés à Comcast vont devoir changer de modem.
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