Une carte d'identité RFID pour les arbres de Paris
Avant même le dossier médical personnel (DMP) pour les humains, les arbres parisiens bénéficient de la traçabilité électronique et informatique, avec un suivi efficace. Impossible désormais d'échapper aux soins des bûcherons ou à l'élagage d'automne !
Améliorer une informatisation peu convaincante
Traçabilité, applications géospatiales? les étiquettes électroniques à fréquence radio RFID (Radio Frequency Identification) ouvrent de larges horizons. Toutefois, les applications ne prennent réellement toute leur dimension que lorsqu'elles sont reliées à des bases de données comme parties actives d'un système d'information. Or, malgré toutes ces promesses, les applications RFID d'entreprise, hors gadgets, ne sont pas légion. ( Voir notre article sur le libraire néerlandais BGN).
La Mairie de Paris utilise depuis début 2006 la technologie RFID pour gérer la santé des arbres qu'elle implante dans la capitale. Son objectif : améliorer la gestion en temps réel des arbres d'alignement (ceux des rues). Une première informatisation a été mise en place en 1996 par la Direction des parcs, jardins et espaces verts de la mairie de Paris sur 95 000 arbres d'alignement. Or, elle s'avérait insuffisante non seulement pour les informations phytosanitaires saisies, mais aussi pour la localisation des arbres, pourtant indispensable aux bûcherons et jardiniers parisiens. Comment s'assurer alors de la fiabilité de ces données ?
Une greffe RFID pour l'arbre et une prothèse Tablette PC pour le bûcheron.
Une puce RFID a été insérée dans chaque arbre à 2 cm de profondeur, sous la forme d'un cylindre de verre de 3 cm de long. Accessible uniquement en lecture, jusqu'a 15 cm de distance, la puce ne contient qu'un numéro d'identification. Désormais, tous les arbres parisiens disposent d'une carte d'identité informatique, à l'exception des plus jeunes.
La Mairie de Paris a donc porté sa base de données sous Oracle et équipé ses bûcherons de tablette PC équipés d'une base de données locale Oracle Lite. Alors, le bûcheron utilise un lecteur RFID près de la puce qui envoie l'identifiant de l'arbre à la Tablette PC via Bluetooth. Un logiciel cartographique IDS reçoit les données et les affiche sur la carte géographique. Par ailleurs, ces applications fonctionnent aussi sur les PC fixes des agents de maîtrise pour, par exemple, indiquer que tous les arbres d'une rue ont été élagués.
« La base de données Oracle Lite nous a permis d'ajouter d'autres informations plus précises et plus pertinentes à propos de chaque arbre. Ainsi, le bûcheron accède en un clic à tout ce dont il a besoin pour le traiter : arrosage, élagage, fertilisation, traitements, ancienne adresse si l'arbre a été transplanté, etc » précise Caroline Lohou, responsable à la Direction des parcs, jardins et espaces verts a la mairie de Paris.
Les Tablettes PC sont synchronisées avec la base de données centrale pendant la nuit, pendant qu'ils se rechargent sur leurs stations d'accueil. Une amélioration majeure, car avec l'ancienne base de données, la mise à jour était annuelle !
Finie la paperasse !
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Aujourd'hui, les bûcherons disposent d'un véritable dossier médical personnalisé pour chaque arbre, très renseigné. Cette informatisation fait disparaître une lourde paperasserie, dans la lignée de la dématérialisation initiée par l'administration française.
Une application facilite bien entendu la gestion des arbres, et permet de planifier diverses interventions comme l'enlèvement de souches. Enfin, des rapports de suivi ou de statistiques peuvent être automatiquement générés, comme des bilans de plantations.
Avec une telle efficacité sur l'évolution et le suivi des arbres, on se prend à rêver d'une étiquette RFID pour les promesses électorales?
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