Vague de plaintes pour slamming dans l'Internet français
Quid du « Slamming »? Ce terme anglais qui signifie 'écraser' désigne une arnaque qui prend la forme d'une commande de câblage sur une ligne téléphonique par un opérateur sans disposer de l'autorisation de son détenteur. Traduction: un opérateur X met en place un abonnement dans un foyer, écrase les services présents, le tout sans aucune autorisation. Cette pratique abusive entraîne chez l'abonné victime la coupure de tous ses services télécoms-Internet auxquels il était abonné.
Certains FAI font tout et n'importe quoi! Hotline surfacturée, incapacité évidente à résoudre les problèmes des usagers, non-respect de l'obligation de résultat, vente forcée? bref, la grogne des consommateurs atteint des sommets contre des pratiques presque mafieuses. Que fait le gendarme du secteur ?
Dans un communiqué, Free déclare qu'au moins 517 procédures judiciaires ont été initiées par ses abonnés au cours des trois derniers mois contre des opérateurs « voyous ».
Modus Operandi
Comment procèdent ces opérateurs? Ils récupèrent via un annuaire quelconque, des noms, adresses et numéros de téléphone et procèdent à l'abonnement forcé à leurs offres. Ces éléments sont suffisants pour s'inscrire dans un premier temps jusqu'à réception de la première facture !
En plus du nom, de l'adresse et du numéro de téléphone, certains parviennent à obtenir la signature de leurs victimes en leur demandant, par exemple, à la sortie d'un supermarché de remplir un bulletin de jeux ou une demande de documentation qui leur sera fournie ultérieurement par voie postale.
Les mois de mai et juin avaient été marqués par de nombreux cas dans les foires et salons. Free estime par exemple que pendant la Foire de Paris 20.000 cas de slamming ont été enregistrés. Une foire de province entraînerait systématiquement entre 5.000 et 10.000 cas de slamming. Démarchage abusif par téléphone, notamment auprès de personnes en situation de faiblesse. Ces opérateurs ont pris l'habitude de se cacher derrière des sociétés prête-noms pour pratiquer leurs « activités », et déclarent systématiquement qu'il s'agit d'une erreur d'un tiers.
Toute la difficulté réside dans la capacité à diagnostiquer un écrasement de ligne, l'abonné ayant le sentiment qu'il s'agit d'un problème provenant de son opérateur. Une fois le problème identifié, il faudra encore à la victime le temps de résilier cet accès, suspendre les éventuelles procédures de recouvrement engagées et rétablir le service initial. Malheureusement, la plupart des victimes préfèrent renoncer face à ces difficultés et restent abonnées chez ce nouvel opérateur « indélicat ».
Les abonnés Free victimes de ces slammings sont invités à contacter le numéro vert mis en place par le FAI à cette occasion : 0 805 92 55 55
Free souhaite attirer l'attention du régulateur et des pouvoirs publics sur ces agissements préjudiciables dans la mesure où ils peuvent conduire à une interruption totale de services, notamment service téléphonique (impossibilité de recevoir et d'émettre des communications, de joindre les services d'urgence, etc.) pour les abonnés concernés.
Dans son communiqué, le groupe précise : « L'on ne peut que regretter que les actions entreprises depuis dix-huit mois n'aient pas été pour l'instant suivies d'effets concrets dans la mesure où le régulateur ne s'est pas opposé au refus de France Télécom de continuer à assurer, dans le cadre de ses obligations au titre de ses offres de gros ADSL et dégroupage, une vérification de la validité du mandat. »
Neuf Cegetel aussi.
A noter qu'une abonnée Free dont la ligne avait été slammée a récemment obtenu d'un tribunal environ 3.000 euros d'indemnisation. Le FAI estime qu'il y aura environ 500.000 cas de ventes forcées en France cette année. Devant l'ampleur du phénomène, Free invite les pouvoirs publics à interdire toute forme de démarchage actif pour les services de télécommunications.
Free n'est pas le seul à signaler une recrudescence de l'arnaque. Ainsi, l'on a appris hier qu'un vendeur indélicat sous-traitant de Neuf Cegetel a profité de la Foire internationale de Nancy pour vendre de façon forcée entre 4.000 et 5. 000 contrats (Internet Téléphonie et télévision) auprès de mineurs, d'aveugles (!) ou de personnes vulnérables. Conséquence l'UFC Que Choisir de la région a reçu prés de 400 plaintes dont seulement 150 sont jugées recevables.
Concernant les « victimes » de la Foire de Nancy, Neuf Cegetel qui s'est excusé pour cette dérive, met également à leur disposition un numéro vert (0 805 77 01 65) pour les assister.
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