WiMax : Bolloré et les autres attendent les équipements
Décidément, le WiMax français a quelques retards à l'allumage. Le groupe Bolloré, l'un des grands gagnants des licences régionales Wimax accordées par l'Arcep en juillet 2006, tarde à déployer la technologie. Selon Le Figaro, le retard incombe aux industriels. Ces derniers ne sont pas encore prêts à livrer les équipements requis, notamment les cartes pour PC. Bolloré Telecom, filiale opérée avec Hub Telecom, dispose pourtant d'un savoir-faire en la matière. Le rachat de Wifirst, un fournisseur d'accès à Internet sans fil, lui a permis d'obtenir des connaissances sur ce marché. Mais, en ce qui concerne le Wimax, la situation est différente. Le groupe français qui détient 12 licences WiMax régionales, se prépare d'ailleurs à réinjecter 450 millions d'euros l'an prochain, en complément aux 80 millions d'euros initialement investis (correspondant au prix des licences). Il s'agit du second revers subi par le WiMax dans l'hexagone. Pour mémoire, le consortium Maxtel, le second grand gagnant de l'appel d'offre, s'est disloqué au mois de juin dernier. L'APRR (Autoroute Paris Rhin Rhône) et l'opérateur Altitude se sont séparés. Ne parvenant pas à s'entendre, les deux entités se sont partagées les 23 licences. La prise de cette décision avait déjà occasionné un retard à l'installation de la grande soeur du Wifi en France.
Rappelons qu'Alcatel-Lucent a été retenu par Bolloré Télécom pour équiper, déployer et manager le réseau WiMax. Un réseau pilote utilisant la technologie WiMax de dernière génération, dite Rev-e (norme IEEE 802.16e-2005), dans la bande de fréquences de 3,5GHz est actuellement opérationnel en région parisienne. Il va permettre à Bolloré Télécom de tester, dès fin 2007, les performances radio du WiMAX et de préparer son déploiement commercial en 2008 et 2009.
Pour autant, la situation devrait finir par se débloquer. Intel vient d'annoncer l'intégration dès l'année prochaine de la technologie dans sa prochaine plate-forme Centrino. Les fabricants de PC Acer, Asus, Lenovo, Panasonic et Toshiba adopteront cette plate-forme, explique Intel. Les volumes devraient donc être au rendez-vous permettant au marché de décoller. En attendant, Bolloré, comme les autres propriétaires de licences, devront attendre.
Pour rappel, la technologie WiMax doit permettre de déployer rapidement des services d'accès à haut débità Internet, là où l'ADSL fait défaut, et donc des services de Voix sur IP (VoIP), de transmission de données, de téléchargement de vidéos en mode streaming, etc.
Dans un premier temps, ces services sur réseau WiMax vont suppléer des réseaux fixes ou fédérer et élargir des accès WiFi mais, ultérieurement, il sera également possible d'offrir des services mobiles, concurrentiels, supérieurs à ceux de la 3G, avec des débits de 10 à 30 Mbits/s (on parle déjà de 4G).
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