Affaire Seagate : la fraude aux disques d'occasion se sophistique
Des fraudeurs font passer pour neufs des disques durs Seagate d'occasion. Au fil des semaines, leur éventail de techniques s'élargit.

Les valeurs FARM, pas infaillibles ? Il semble falloir l'admettre dans le contexte de l'affaire Seagate.
Depuis quelques semaines, le fabricant fait face à un afflux de témoignages d'acheteurs de disques vendus comme neufs, mais en réalité d'occasion. Parti d'Allemagne, le dossier a désormais une dimension mondiale.
Ce qui est aujourd'hui une fraude avérée parut d'abord toucher la gamme Exos (pour les serveurs). On a néanmoins fini par constater que le phénomène s'étendait aussi aux Ironwolf et Ironwolf Pro (pour les NAS).
Sur les disques problématiques, les attributs SMART sont réinitialisés, laissant penser que le produit n'a jamais été utilisé.
Seagate a toutefois implémenté des compteurs qui lui sont spécifiques : les valeurs FARM (Field Accessible Reliability Metrics). Sur le papier, elles constituent un bon moyen de vérifier le véritable état du disque. Sauf que désormais, les fraudeurs parviennent également à les modifier, en trafiquant les logs internes sous-jacents. En tout cas pour une des valeurs, qui donne le nombre d'heures de fonctionnement. Reste - tout du moins jusqu'à ce qu'elle soit déjouée - la possibilité d'effectuer un contrôle FARM à plus bas niveau, par exemple tête par tête.
Depuis le début de l'affaire, l'étau s'est resserré sur d'autres mécanismes de vérification. Les fraudeurs se sont notamment mis à usurper les numéros de série de disques neufs, de sorte que l'acheteur croit bénéficier d'une garantie longue durée quand il la contrôle auprès de Seagate.
Des stickers frauduleux ont aussi été constatés. Le code-barres mène bien vers la page de vérification de la ganrantie... mais sans que le numéro de série soit prérempli, alors qu'il l'est avec les stickers authentiques.
Illustration générée par IA
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