Après Google Cloud, AWS : pourquoi ils suppriment les frais de sortie
Dans la lignée de Google Cloud, AWS supprime, sous conditions, les frais de changement de fournisseur. Dans quel contexte ?
Vous souhaitez changer de fournisseur ou rapatrier vos données sur site ? C’est dorénavant gratuit… sous conditions. En janvier, Google Cloud avait fait une annonce dans ce sens. AWS vient de lui emboîter le pas.
Jusqu’alors, on bénéficiait de 100 Go par mois de trafic sortant vers le réseau public (et 1 To sur Amazon CloudFront). Dans les deux cas susmentionnés, on peut désormais obtenir plus, sous forme de crédits.
Une fois le projet de migration validé par AWS, on dispose d’un délai de 60 jours pour supprimer toutes ses données et charges de travail. La fermeture du compte est facultative. L’exemption de frais de sortie ne concerne pas certains « services spécialisés de transfert de données », dont CloudFront, Direct Connect, Snow Family et Global Accelerator.
Le processus est similaire chez Google Cloud. On retouve le délai de 60 jours et le remboursement sous forme de crédits (répercutés sur l’ultime facture). Là aussi, seule une partie des services sont éligibles. En l’occurrence, BigQuery, Cloud Bigtable, Cloud SQL, Cloud Storage, Datastore, Filestore, Spanner et Persistent Disk.
Différence par rapport à AWS : il faut quitter intégralement Google Cloud (résiliation de contrat). La fin de frais de sortie ne vaut, par ailleurs, que pour qui a souscrit le niveau de service réseau Premium.
AWS et Google Cloud anticipent le Data Act
En toile de fond, la récente entrée en vigueur du Data Act. C’était le 27 janvier 2024.
L’article 29 de ce règlement impose la suppression progressive des frais de changement de fournisseur (cela inclut le rapatriement sur site). Il sera interdit d’en facturer à partir du 12 janvier 2027. D’ici là, les fournisseurs « peuvent imposer des frais réduits […] ne dépassant pas les coûts […] liés au processus ».
Le texte fait la différence entre ce processus et les sorties de données liées à l’utilisation de services chez différents fournisseurs (stratégies multicloud). Sur ce volet, il n’impose pas de suppression de frais.
En France, le projet de loi SREN (Sécuriser et réguler l’espace numérique) reprend les orientations du Data Act. Il est en commission mixte paritaire depuis octobre 2023. En l’état, son article 7 bis n’interdit pas la facturation de frais de sortie, mais les limite aux coûts directs que doit supporter le fournisseur.
En parallèle, les régulateurs manifestent un intérêt croissant pour la question. L’Autorité de la concurrence, en particulier, s’en inquiète. Elle en a fait l’an dernier dans un avis sur le secteur du cloud. Son homologue britannique s’y intéresse aussi dans le cadre d’une enquête sur le marché du cloud public ouverte en octobre dernier.
Lire aussi : IaaS : Google, plus "visionnaire" que les autres ?
Illustration © VICHIZH – Adobe Stock
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