Atos : Centaurus et Pardus obtiennent gain de cause
C'est un virage à 180 degrés. La direction d'Atos accepte finalement les demandes de Centaurus et Pardus, les deux fonds actionnaires à 23% de la SSII. A deux jours de l'assemblée générale de l'entreprise, cette annonce sonne comme la fin d'une guerre larvée qui empoisonne la vie du groupe depuis plusieurs mois.
Dans un entretien accordé à la Tribune, Philippe Germond, le président du directoire de la SSII affirme : « En acceptant trois représentants des fonds sur onze sièges possibles au conseil de surveillance, cela crée les conditions d'un dialogue pacifié. Et cela évite la prise de contrôle rampante ».
Et il ajoute : « Je me suis battu pendant des mois contre une prise de contrôle rampante par les deux fonds, car la perspective d'un nouveau processus de vente de l'entreprise, un an après un premier infructueux, aurait été catastrophique ».
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Ce revirement est étonnant. Atos a toujours refusé en bloc les exigences de ses deux actionnaires principaux. Pardus et Centaurus estiment en effet avoir leur mot à dire quant à la stratégie du groupe. Et ils réclament depuis janvier, fort de leur poids dans le capital d'Atos, la nomination de deux de leurs représentants ainsi que de trois autres administrateurs au conseil de surveillance.
Pour Atos, « aucun des trois candidats externes ne présente, à des titres différents, les garanties d'indépendance à l'égard de Pardus et de Centaurus ». Atos craint que ces nominations permettent aux deux fonds de lancer une OPA interne sur la société.
Il faut dire que les deux fonds ne mâchent pas leurs mots. « La société est dans une impasse stratégique »,expliquait il y a peuBernard Oppétit, président de Centaurus.
Mais visiblement, la direction d'Atos souhaite désormais éviter une guerre ouverte avec ses deux actionnaires.
Reste une question. Pourquoi Deutsche Bank est-elle brutalement montée à hauteur de 6% dans le capital d'Atos contre 0,7% au auparavant ? Pour certains observateurs, la banque allemande pourrait faire figure de chevalier blanc afin de contrer avec la direction les velléités de Centaurus et Pardus.
Sur ce point, Philippe Germond entretien le mystère. « C'est un invité mystère. Nous n'avons eu aucun contact direct avec Deutsche Bank, ni avant, ni depuis l'annonce de cette entrée au capital. Nos banquiers ont pris contact avec eux depuis. Mais je n'ai pas de retour. Nous n'avons aucune information à ce stade sur leur intention de vote ».
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