Bourse: Wall Street accueille mal le plan bancaire Geithner, l'Europe plonge
Publié par Pierre Mangin le - mis à jour à
Fin de journée très morose partout. Aux Etats-Unis, les investisseurs doutent du plan de relance
Visiblement, le plan présenté à Washington par le Secrétaire du Trésor Timothy Geithner et visant à soulager les banques, à hauteur de 500 millions de dollars, de la dépréciation de leurs actifs 'pourris' ne convainc pas.
Du coup, les valeurs financières ont fortement décroché, entraînant tout Wall Street à une forte baisse.
Le Dow Jones s'est inscrit en forte baisse de 4,62% cédant 382 points, à 7.888,88 points.
Le Nasdaq (valeurs technologiques) a reculé de 67 points, soit 4,20%, à 1.524,73 points.
Le plan voté par le Sénat prévoit également de débloquer 1.000 milliards de dollars de prêts aux entreprises et aux ménages, en coopération avec la Réserve banque fédérale.
« Ce plan est considéré comme alambiqué, brouillon et brumeux« , selon le commentaire d'un président de société de gestion d'actifs de San Francisco cité par Reuters.
Le plan prévoit pourtant quatre axes clés: 1- mise en place d'un tests de charge (stress test) en vue d'assainir et de renforcer les bilans des banques, 2- constitution d'un fonds public/privé chargé d'absorber les actifs toxiques du marché, 3- apport, avec la Banque Fédérale, d'un soutien aux ménages et aux PME via l'octroi de prêts pour un total pouvant atteindre 1.000 milliards de dollars, 4- lancement d'un programme immobilier destiné à stabiliser le secteur.
Dans une interview sur la chaîne ABC, le président Barack Obama a rétorqué que Wall Street semblait espérer une solution trop facile pour sortir de la crise et il a ajouté qu'une telle solution n'existait pas, au moment où les Etats-Unis ne se trouvent pas « dans une récession ordinaire mais dans une parfaite tempête« .
Le Sénat américain devait voter la nouvelle version du plan budgétaire, évalué à 838 milliards de dollars.
Mais les investisseurs ont préféré empocher leurs bénéfices suite au rebond d'hier.
Du coup, Bank of America a chuté de -19,30%, Citigroup de -15,19%, JPMorgan Chase de -9,75% et Wells Fargo de -14,22%.
Conséquence : l 'Europe, avec le décalage horaire, a connu une sévère dégringolade en fin de séance. L'Euro STOXX 50 a reculé de son côté de -3,4%, alors que Francfort a reculé de -3,5% et Londres de -2,2%.
et l'indice DJ Stoxx paneuropéen des banques a également reculé: -1,94%.
A Paris, l'indice CAC 40 a cédé 114 points en une demi-heure de temps (!), soit -3,64% à 3.020 points, dans un modeste volume d'échanges de 2,617 milliards d'euros. La glissade est intervenue vers 17H, juste après l'annonce du plan du Trésor américain.
La production industrielle en France a chuté de -1,8% en décembre par rapport à novembre.
Les opérateurs de bourse se demandent si le plan d'aide au secteur automobile (7,2MdsE au total) va recevoir l'aval de la Commission européenne. Mais, en fin de soirée, on a appris que Renault refusait le prêt de 3 milliards, avec les conditions.
Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé dans le rouge. Même celle considérées comme refuges ont reculé, à l'instar de France Télécom à -1,47% à 18,13 euros.
Seul Eutelsat a gagné +4,08% après l'annonce d'un résultat net de 135,2 millions d'euros au premier semestre, en hausse de 52,8% , et un chiffre d'affaires en progression de 7,9%.
Atos Origin a glissé de -4% alors que l'on attendait la confirmation de la nomination de Thierry Breton, ex ministre de l'Economie, comme p-dg.
___
A Paris, évolution des cours (titres « technologiques », CAC 40), ce 10 février 2009, en valeur, et évolution par rapport au 9 février (en pourcentage).SOPRA GROUP 32.000 inchangé -
. en baisse:
GFI 2.595 -0.38%
ALCATEL-LUCENT 1.428 -1.18%
FRANCE TELECOM 18.130 -1.47%
INGENICO 13.300 -1.81%
GROUPE STERIA 9.500 -2.16%
CAP GEMINI 28.375 -2.54%
ILIAD ( FREE ) 67.000 -2.55%
ALTEN 13.400 -2.86%
STMICROELECTRONICS 4.330 -3.00%
DASSAULT SYSTEMES 30.445 -3.13%
GEMALTO 19.51 -4.36%
ATOS ORIGIN 20.420 -4.40%
SOITEC SILICON 2.728 -4.62%
ALTRAN TECHNOLOGIES 2.599 -5.49%
Sources: AP, AFP, Reuters, Cercle Finance, Boursorama, Agence de Presse Magazine/Silicon.fr