En abandonnant l'Itanium, Oracle fait un cadeau à Linux selon Red Hat
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
La décision d'Oracle de ne plus supporter l'Itanium ne va-t-elle pas, au final, provoquer ce que la société voulait éviter, c'est-à-dire une migration massive vers des serveurs x86 et l'abandon des solutions UNIX propriétaires ?
Nous en parlions hier, Oracle a décidé de ne plus fournir ses logiciels pour la plate-forme Itanium. C'est HP qui est directement visé ici, ses machines HP-UX pouvant difficilement se passer d'un outil de gestion des bases de données. À contrario, Bull n'a pas grand-chose à craindre, ses serveurs Itanium fonctionnant sous GCOS (et PostgreSQL).
L'explication d'Oracle est simple : la firme estime qu'Intel considère l'Itanium comme un produit en fin de vie, le fondeur souhaitant migrer vers des serveurs x86. Red Hat et Microsoft ont d'ores et déjà pris la décision de ne plus supporter cette architecture. La messe serait donc dite selon Oracle. Évidemment, la firme espère pousser ses clients à migrer vers des serveurs SPARC. Mais ce choix est-il si limpide ?
« Sur les serveurs HP Itanium, on trouve de l'UNIX HP-UX. L'alternative est soit de suivre la stratégie d'Oracle (Solaris et SPARC), soit de choisir IBM (AIX et Power), soit d'opter pour Linux sur des serveurs x86. Ce dernier choix me semble l'alternative la plus crédible aujourd'hui », explique Franz Meyer, vice-président EMEA chez Red Hat France. « La décroissance d'UNIX est prononcée, en particulier dans le monde SPARC, le rachat de SUN par Oracle n'ayant fait que précipiter le mouvement. Dans le même temps, la croissance de Linux sur les serveurs x86 est importante. La base même de notre succès vient du fait que nous prenons des parts de marché depuis dix ans sur le secteur de la migration UNIX vers Linux. »
En abandonnant l'Itanium, c'est peut-être Oracle, et non Intel, qui précipite l'abandon de cette plate-forme. À corps défendant pour la firme, ce ne sera toutefois surement pas au profit des machines SPARC sous Solaris, mais probablement au bénéfice des serveurs x86 sous Linux. Une opportunité pour Red Hat, qui est aujourd'hui le leader des pure players du monde open source.