Fibre: Erenis passe au 100 Mb/s et affiche ses ambitions
Dans le très prometteur marché de la fibre optique, probable successeur de l'ADSL, Erenis confirme son avance sur la concurrence. L'opérateur parisien qui compte près de 10.000 clients dans la capitale fait en effet partie des opérateurs, certes locaux, qui proposent des offres à plus de 50 Mb/s.
Comme nous vous l'annoncions il y a deux semaines, Erenis dope ses débits et proposera à partir de janvier prochain une offre à 100 Mb/s en download et à50 Mb/s en upload. De quoi exploiter tous les usages de l'Internet (TVHD, téléphone.) de manière simultanée, principal atout de la fibre.
Tous les nouveaux immeubles raccordés pourront recevoir le 100 Mb/s directement. Pour les autres, la migration se fera progressivement avec changement de modem.
Outre cette augmentation substantielle des débits (jusqu'à aujourd'hui, les vitesses sont de 60 Mb/s descendants et 30 Mb/s montants), Erenis étoffe son offre avec un nouveau service de stockage et de partage de fichiers en ligne disposant de 100 Go de capacité.
Le prix de cette offre sera communiqué en temps voulu, explique-t-on chez l'opérateur. Mais il devrait être proche des 34,90 euros proposés actuellement (30 euros par mois pendant un an). Un prix qui inclut le triple-play (accès, TVIP, téléphone), sans frais de résiliation et sans engagement minimum.
Le groupe prend ainsi l'initiative après les annonces de Free ou de France Télécom. Le premier, qui a racheté Cité Fibre, l'autre opérateur parisien de fibre, devrait lancer une offre triple-play à 50 Mb/s en 2007. Quant au second, il multiplie les expériences pour un lancement progressif dans les années à venir.
« Contrairement à France Télécom, nous pensons qu'il existe bel et bien un marché pour le très haut débit. Nous avons validé le concept et nos clients sont fidèles, le modèle et croissance sont confirmés », explique Daniel Caclin, p-dg d'Erenis.
Erenis propose une offre en FTTB (Fiber to the Building), il raccorde les immeubles en fibre, les derniers mètres jusqu'au foyer étant raccordés en VDSL. 50.000 immeubles parisiens sont aujourd'hui raccordables, 100.000 le seront dans trois mois. 10.000 foyers sont abonnés et Erenis compte couvrir totalement Paris d'ici 4 ans.
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« Au départ, nous ciblions les grands bailleurs d'immeubles sociaux situés autour des portes, désormais, notre priorité est d'équiper des immeubles plus petits en ciblant les syndics », ajoute le p-dg. Erenis équipe gratuitement les immeubles, l'opérateur se rémunère sur les abonnements.
Erenis prend donc de l'avance sur France Télécom ou sur Free qui a annoncé ses ambitions. Mais il demeure un petit acteur qui risque à terme d'être marginalisé face aux poids lourds du marché. D'autant plus que chaque foyer 'coûte' 700 euros en raccordement. Mais le groupe, qui appartient à des fonds d'investissements, a des cartes à jouer.
« Nous avons levé 26,5 millions d'euros en 2006 et une nouvelle levée de fonds interviendra l'année prochaine. Notre modèle industriel est validé et nous le dupliquons pour chaque immeuble. Notre pay-back, c'est à dire le temps nécessaire pour que la marge générée paye l'investissement est de 2 à 4 ans. Nous allons adresser la banlieue dès 2008 et ensuite nous attaquerons la province », affirme Daniel Caclin.
« Par ailleurs, nous sommes technologiquement agnostiques et, lorsque l'équation des coûts sera favorable, nous nous interdisons pas de faire du FTTH (raccordement jusqu'à l'abonné). Enfin, nous considérons que nous avons la meilleure offre du marché. Donc, je ne crois pas que nous serons marginalisés au contraire ».
Une nouvelle levée de fonds sera-t-elle suffisante pour financer ces ambitions ? Erenis fait confiance à son modèle et à ses investisseurs. Mais un grand FAI pourrait bien se pencher sur cette success-story.
Les mesures du gouvernement 4 millions de foyers équipés en 2012, tel est l'objectif du gouvernement en matière de fibre. Ce lundi, le ministre délégué à l'Industrie, François Loos, a proposé 15 mesures pour développer cette technologie sur le territoire.Il s'agit de faciliter les investissements des industriels, d'abaisser les barrières à l'entrée. Sans surprises, ce plan reprend les principales propositions du régulateur comme la mutualisation des équipements.Il s'agit aussi de créer un label pour les immeubles et les bureaux neufs précâblés.Par contre, le ministère s'est gardé de trancher le sujet qui fâche : la régulation. Rappelons que France Télécom estime que son rôle de primo-investisseur devrait lui permettre d'obtenir un monopole temporaire sur les infrastructures déployées. Ce que refuse la Commissiuon européenne.Le ministère a simplement évoqué une approche de la régulation différenciant les zones c'est à dire selon la présence ou non d'infrastructures alternatives. Enfin, Bercy n'a pas prévu de financement particulier arguant que l'action des pouvoirs publics « ne pourra se substituer aux investissements des acteurs économiques ». Incitateur mais pas investisseur. |
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