Fnacmusic s'oriente doucement vers la musique sans DRM
Les choses commencent-elles enfin à bouger dans le monde la musique en ligne légale ? Aujourd'hui, la Fnac rejoint en effet son concurrent VirginMega dans la fronde anti-DRM, ces verrous techniques qui empêchent de lire des morceaux achetés en ligne sur certains baladeurs.
Rappel des faits. Le 19 octobre dernier, VirginMega, deuxième plate-forme de musique en ligne en France jette un pavé dans la marre.
« Les DRM sont un frein
énorme au développement du marché de la musique en ligne car, suivant le standard de votre baladeur, vous pourrez ou non accéder à tel ou tel site légal, cela crée de la frustration » déclare à Reuters, Laurent Fiscal, directeur marketing produits de Virgin Megastore.
« L'interopérabilité ne viendra vraisemblablement pas des grands industriels de l'informatique. Une des solutions est de tester un marché sans DRM. En (les) supprimant, nous voulons faciliter la vie aux 2% de consommateurs qui font l'effort d'acheter de la musique légalement et élargir le marché à ceux qui ne le font pas » ajoute-t-il.
Les grandes maisons de disques sont évidemment opposées à une telle initiative. Les Majors voient dans les DRM le seul moyen d'éviter que les titres vendus sur Internet se retrouvent immédiatement sur les plates-formes de P2P. Ce qui est pourtant le cas. Les DRM n'empêchent en rien le piratage, par contre, ils empoisonnent la vie des consommateurs. Finalement, ce sont les DRM qui poussent les internautes dans les bras du P2P !
Aujourd'hui, Fnacmusic, troisième plate-forme française, prend son concurrent au mot et décide de vendre de la musique sans DRM. La filiale du géant PPR, qui milite aussi depuis longtemps pour l'ouverture du secteur, protège néanmoins ses arrières. En effet, deux titres seulement sont proposés ! Deux sur un million. Mais l'initiative est symboliquement forte et il y a fort à parier que VirginMega fasse de même très vite.
« La Fnac milite pour offrir aux consommateurs la possibilité de consommer de la musique en toute liberté, de télécharger, transférer et écouter les titres de leur choix avec l'équipement de leur choix, sans aucune contrainte technique « , explique le groupe dans un communiqué.
Rappelons qu'en juillet dernier, Yahoo a également vendu un morceau sans DRM pour tester le marché. Le poids lourd du Web ne croît pas non plus à la pertinence de ces verrous. Dommage seulement que le titre était vendu deux fois plus cher qu'un morceau avec DRM.
L'essor de la musique en ligne est véritablement dépendant de la capacité des Majors à se remettre en question. En systématisant les DRM, elles se tirent tout simplement une balle dans le pied: sur le milliard de titres téléchargés en France en 2005, seuls 2 % seraient issus des plates-formes légales.
Le succès d'une plate-forme comme eMusic, qui ne propose que des des titres sans DRM issus de labels indépendants, devrait leur mettre la puce à l'oreille. Ce service génère aux Etats-Unis 4,5 millions de téléchargements par mois, ce qui le place juste derrière iTunes ! Si les Majors veulent vraiment faire jeu égal avec le P2P, elles devront utiliser les armes qui font son succès: ouverture totale, simplicité et gratuité, les droits d'auteur étant financés par la publicité et/ou des abonnements.
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