Le nouvel AMD déplaît à Intel qui craint pour ses brevets
Publié par La rédaction le - mis à jour à
La nouvelle entité qui fabriquera les puces du fondeur en difficultés « enfreint une partie confidentielle » d'un accord conclu entre AMD et Intel en 2001
Intel voit d'un mauvais oeil la nouvelle organisation d'AMD. Rappelons qu'en octobre 2008, le fondeur en grandes difficultés financières a annoncé sa division en deux entités distinctes.
D'un côté, The Foundry Company, une co-entreprise associant AMD à des fonds d'investissement d'Ahbou Dhabi (notamment ATI) où AMD sera minoritaire, et qui aura en charge la fabrication des puces. The Foundry Company travaillera donc pour AMD mais pourra également fondre des puces pour d'autres sociétés. De l'autre, l'activité conception, vente et marketing des puces sera gérée à 100% par AMD.
Pour Intel, la création de The Foundry Company et surtout, son ouverture à des fabricants tiers, pose problème. Pire, elle enfreindrait des accords datant de 2001, signés entre Intel et AMD. Ces accords incluaient notamment la mise en commun de certains brevets.
Selon Intel, la création de cette nouvelle société représente« une violation matérielle »du contrat qu'il avait conclu avec AMD. Et de poursuivre : « La structure de la coopération entre AMD et ATIC enfreint une partie confidentielle de cet accord »,a expliqué Intel dans un communiqué, se disant prêt à résoudre le différend à travers une médiation. « AMD ne peut pas décider unilatéralement d'étendre ses droits sur des brevets d'Intel à un tiers sans notre accord », a expliqué l'avocat général d'Intel, Bruce Sewell, cité dans le communiqué.
Intel a invité son partenaire à « corriger » la situation, sans quoi« il mettrait un terme dans les 60 jours à l'utilisation (par AMD) des droits »qui lui avaient été octroyés.
AMD a réfuté ces accusations avec véhémence.« L'entreprise n'a pas rompu les termes(du)contrat ». En revanche, le projet d'Intel d'y mettre fin « constituait en soi une violation de leur accord », selon lui.
« L'action d'Intel est une tentative de faire diversion, alors qu'il fait face à des enquêtes pour pratiques anti-concurrentielles », a fait valoir Ruth Cotter, directrice des relations avec les investisseurs chez AMD. En effet, le numéro un mondial des puces est soupçonné en Europe d'avoir faussé la concurrence et d'avoir fait pression sur ses partenaires pour désavantager AMD. Une procédure est en cours.
Malgré la crise et la situation délicate d'AMD, tous les coups sont permis.