Perte historique pour Vodafone
Ce devait être une journée noire pour le britannique Vodafone. Elle sera finalement grise. L'opérateur mobile annonce en effet la plus importante perte annuelle de son histoire. Mais celle-ci est moins importante que prévu, une bonne surprise pour les investisseurs et pour le cours de bourse du groupe.
Vodafone a enregistré une perte avant impôts de 14,853 milliards de livres sur l'exercice fiscal clos le 31 mars, contre un bénéfice de 7,285 milliards un an auparavant. Cette perte est la plus importante de l'histoire du groupe, dont le précédent ' record ' datait de 2002, avec une perte d'environ 13,5 milliards de livres avant impôts. Le groupe explique ce plongeon par d'importantes dépréciations d'actifs, et par le ralentissement de la croissance des ventes sur un marché saturé. Les autres indicateurs sont plus favorables. Le chiffre d'affaires progresse de 10% sur un an à 29,350 milliards de livres sterling. Le portefeuille d'abonnés de l'opérateur, sur une base proportionnelle, est ressorti à 170,6 millions, soit une progression organique de 14,9%. Le bénéfice par action ajusté enregistre un gain de 13 % à 10,11 pence. Afin de rassurer, le géant a indiqué qu'il redistribuerait trois milliards de livres supplémentaires à ses actionnaires, en sus des 6 milliards annoncés lors de la cession des activités japonaises et ses actionnaires recevront un dividende de 6,07 pence par action, en hausse de 49 %. Il a annoncé par ailleurs son intention de supprimer 400 postes à son siège social. Côté stratégie, Vodafone souhaite notamment réduire les coûts et stimuler son activité en Europe, enregistrer une croissance vigoureuse dans les pays émergents, innover, répondre à tous les besoins en communication des clients, et gérer activement son portefeuille d'actifs afin de maximiser sa rentabilité. Observant l'accélération de la mise sur le marché de nouvelles technologies, le groupe a annoncé la naissance d'une nouvelle filiale, « New Businesses ». Cette filiale est chargée de trouver des relais de croissance au sein de la convergence entre téléphonie mobile, téléphonie fixe et haut débit internet et proposera ainsi la première offre internet de Vodafone. Mais Vodafone table néanmoins sur une croissance plus faible pour 2006-2007, de 5 à 6%. Toujours intéressé par Verizon Wireless et SFR
Vodafone détient 45% de Verizon Wireless. Son désengagement fait l'objet de rumeurs récurrentes.
« Le conseil d'administration est tout à fait conscient de notre participation et fera ce qui est bien pour nos actionnaires. Mais à ce stade, nous sommes des actionnaires très heureux », a déclaré Arun Sarin aux journalistes. Il a aussi précisé que Vodafone resté intéressé par l'opérateur mobile français SFR, filiale de Vivendi, pour peu qu'il soit vendu à un prix « raisonnable ».
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