Quatrième licence mobile : Virgin Mobile et Numéricâble renoncent
Cette fois, la messe est dite. Numéricâble et Virgin Mobile ont officiellement annoncé renoncer à devenir exploitant du quatrième réseau mobile en France. « Après un examen approfondi du dossier, Virgin Mobile et Numericable ont décidé conjointement de ne pas être candidats à l'appel d'offres pour l'attribution d'une 4e licence 3G en France », ont annoncé les deux acteurs dans un communiqué. Raison invoquée : l'absence de garanties suffisantes face aux obligations de déploiement d'un réseau en propre.
Obligations fixées par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) qui imposent notamment au futur exploitant de couvrir 25 % de la population dans les deux ans et 80 % dans les 8 ans. Conditions qui « rendent potentiellement inexploitable une 4e licence » en France. Un temps intéressé, Orascom avait également jeté l'éponge pour des raisons similaires.
Parmi les obstacles, Virgin Mobile et Numéricâble évoquent « l'inquiétude croissante de la société française sur les effets sanitaires d'une exposition aux ondes électromagnétiques ». Les récentes conclusions de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire, de l'environnement et du travail) préconise de réduire les exposition aux ondes électromagnétiques tout en signalant qu'aucune preuve scientifique n'a été apportée quant à leur nocivité.
Si le gouvernement ne s'est pas encore prononcé sur les mesures qu'il prendra, ou non, en regard du rapport de l'Afsset, les deux partenaires évoquent « les points de blocage[qui] se multiplient à tous les niveaux, comme en attestent la judiciarisation croissante, les moratoires de fait imposés par les collectivités locales ». Autant de « faits tangibles qui ne seront pas sans conséquence sur le délai et le coût de déploiement du réseau ».
L'opérateur mobile virtuel et le câblo-opérateur auraient également pu évoquer les barrières que dressent les opérateurs en place pour empêcher l'arrivée d'un nouveau concurrent. Bouygues Télécom a notamment saisi le Conseil d'Etat pour remettre en cause le prix de la nouvelle licence. tandis qu'Orange menace de saisir Bruxelles sur ces questions. Lesquelles concernent, il est vrai, plus le gouvernement que le futur quatrième opérateur mobile.
L'abandon de Numéricâble et Virgin Mobile ouvrent donc un boulevard à Iliad/Free à ce jour le seul candidat officiel à la quatrième licence mobile. Comme en 2007 où la candidature du trublion du Net français avait été rejetée car Free réclamait une révision des conditions de paiement du coût de la licence alors fixée à 619 millions d'euros.
Deux plus tard, le gouvernement a revu ses ambitions en fixant le nouveau prix d'entrée à 240 millions d'euros pour une largeur de bande de fréquences divisée par 3 (5 MHz au lieu de 15 MHz pour Oange, SFR et Bouygues Télécom). De son côté, Free s'était montré satisfait des nouvelles conditions. Sauf coup de théâtre final, Free Mobile sera bel et bien le quatrième opérateur mobile en France. Le dépôt des candidatures prend fin le 29 octobre prochain. L'Arcep doit rendre ses conclusions en mai 2010.
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