Nortel: nouvelle crise à la direction
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Trois mois après sa nomination, Gary Daichendt, numéro deux de l'équipementier, démissionne. Nortel a aussi annoncé le départ de son chef de la technologie, Gary Kunis
Encore des ennuis pour le canadien Nortel Networks. Alors que l'équipementier télécom est enfin parvenu à épurer ses comptes (lire notre article), le groupe subit aujourd'hui deux départs d'envergure. Deux démissions qui ont fait plonger le cours de l'action de l'entreprise.
Le directeur adjoint, numéro deux du groupe, Gary Daichendt a annoncé son départ trois mois seulement après sa nomination. Ancien numéro deux de Cisco, l'homme s'opposait au p-dg du groupe Bill Owens qui assurera l'intérim. « Il est devenu évident pour Gary et moi que nous avons une manière différente de diriger et que nos visions d'affaires divergent », a laconiquement déclaré Bill Owens. Dans le même temps, Nortel a aussi annoncé le départ de son chef de la technologie, Gary Kunis, qui s'était joint à Nortel après l'embauche de Gary Daichend et travaillait précédemment à ses côtés chez Cisco Systems. Là encore, c'est un choc pour l'entreprise. « C'est sûr que le fait que le chef de la technologie s'en aille, ce n'est rien de rassurant. La survie de Nortel repose sur sa capacité de développer des nouveaux produits. Et le départ du chef de l'exploitation est préoccupant aussi car c'est lui qui doit s'occuper du marketing et des ventes pour livrer le produit sur le marché et retrouver la rentabilité », estime Michel Magnan, titulaire de la Chaire Lawrence Bloomberg de l'Université Concordia, cité par La Presse Affaires. « Mon hypothèse est qu'il y a eu un choc des cultures entre le p-dg Bill Owens, un ancien amiral des forces américaines, et les deux dirigeants provenant de Cisco, qui est une entreprise un peu nouvel âge », poursuit Michel Magnan. Nortel rentre donc à nouveau dans une zone de turbulences et de méfiance de la part des investisseurs. L'effet positif généré par le règlement de la fraude comptable opérée par le groupe n'aura donc duré que quelques jours.