Tsahal annule une opération militaire à cause de Facebook
Publié par Olivier Robillart le | Mis à jour le
A cause d'un soldat qui a diffusé l'information sur son statut Facebook, l'armée a dû annuler un raid. Le soldat-internaute dévoilait le lieu et la date de l'attaque.
Preuve que désormais les réseaux sociaux ou le Web 2.0 font partie de la donne lors de conflits militaires, une opération vient d'être annulée à cause d'un simple statut Facebook.
En effet, un des soldats qui devait participer à une attaque de nature secrète sur un village situé sur le territoire de Cisjordanie a eu l'idée de poster quelques mots sur son compte Facebook. «Mercredi, on va nettoyer (le village de) Qatana et jeudi, si Dieu le veut, on rentre à la maison. » Une opération dès lors plus secrète du tout.
L'artilleur de l'armée israélienne dévoilait ainsi les détails et l'heure de l'intervention. La mission a ensuite été annulée, le soldat a été condamné à 10 jours de prison puis expulsé de son bataillon et de tout poste de combat, selon l'AFP.
Si l'armée interdit aux soldats de transmettre des informations sensibles sur Internet, reste qu'il est crucial d 'imposer des pratiques en matière d'usage du Web. A ce titre, un document avait même été préparé en avril 2008 par le ministère de la Défense pour rappeler aux soldats les règles de sécurité élémentaires sur le Net.
Pour autant la pratique des réseaux sociaux est devenue, semble-t-il, inséparable de la communication de guerre. C'est notamment le cas de l'armée américaine qui a décidé de laisser ses « boys » utiliser librement Twitter et Facebook ou bien encore les blogs. Si la crainte de subir les risques liés à la diffusion d'informations militaires existe, la notion de communication et de partage des connaissances a été évoquée. De même, les réseaux sociaux pourraient bien aider les soldats à communiquer avec leurs familles ou faciliter le recrutement.
Toujours est-il qu'une fois encore, la communication de crise est au centre du viseur. La stratégie des forces armées est sensiblement différente de celle adoptée lors du conflit israelo-libanais de 2006. Après quelques jours de combats, la presse internationale avait très vite relaté les erreurs de commandement israéliennes et la mauvaise préparation des troupes au combat. Dès lors, les choses avaient été plus compliquées pour le commandement et l'Etat major avait dû naviguer entre une opinion publique défavorable et une communauté internationale sensiblement à revers de ses positions.
Israël n'a, semble-t-il, pas encore choisi entre autoriser ou filtrer Internet pour ses soldats. Un choix qu'il lui faudra bien opérer un jour.