L'IA va devenir une priorité des DSI, dit le Gartner
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Pour le Gartner, l'intelligence artificielle sera embarquée dans 50 % des applications analytiques d'ici trois à cinq ans.
Il ne manquait que le Gartner pour adouber les investissements colossaux que réalisent les géants comme IBM, Google, Apple ou Microsoft dans l'intelligence artificielle (IA). C'est désormais chose faite : lors de son symposium annuel, le cabinet d'études a prédit que 50 % des applications analytiques embarqueront des fonctions d'IA d'ici trois à cinq ans et qu'une large part des analyses sortant de ces applications sera glanée via des interactions vocales.
« Nous ne sommes pas en train de bâtir des cerveaux humains ; nous ne tentons pas même de les imiter. Nous construisons en réalité des machines qui apprennent par expérience et sont capables de produire des résultats que leurs designers n'avaient pas explicitement envisagés », résume Peter Sondergaard, qui dirige la recherche au sein de Gartner.
L'IA simple comme une API dans le Cloud
Ces derniers mois, l'IA est devenue un sujet central pour les grands industriels de l'informatique, comme en témoignent les multiples rachats de start-up spécialisées. Chez IBM, la transformation des activités s'appuie ainsi largement sur Watson, sa plate-forme d'intelligence artificielle (IA), domaine où Big Blue a investi très tôt (dès 2011, avec le jeu télévisé Jeopardy). Selon son dirigeant Nicolas Sekkaki, IBM France serait aujourd'hui engagé dans une dizaine de projets faisant appel à Watson.
Mais Big Blue est désormais rejoint par tous les grands noms du secteur. Microsoft, Google et Apple proposent tous un assistant qu'on interroge par la voix et qui est basé sur le Machine Learning. Ces technologies s'appellent respectivement Cortana, Assistant et Siri. Mais les acteurs du Cloud vont plus loin. Le premier éditeur mondial met ainsi à disposition des entreprises, sur son Cloud Azure, des API permettant de bâtir, de connecter à d'autres services et de réutiliser des robots conversationnels. De passage à Paris récemment, le patron de Microsoft, Satya Nadella, expliquait : « Une des caractéristiques communes des applications que vous allez construire sur Azure, c'est l'utilisation conjointe de l'intelligence artificielle sur de grands volumes de données. » Les concurrents de Microsoft sur le Cloud, AWS et Google, proposent également des services similaires, accessibles sous la forme d'API.
Signalons également qu'en septembre, Redmond a annoncé la création d'une division dédiée à l'IA. Pas moins de 5?000 scientifiques et ingénieurs seront chargés de réfléchir au sujet. De son côté, Salesforce vient de mettre sur le marché une plate-forme d'IA baptisée Einstein, construite à coups de rachats et venant se greffer sur l'ensemble de ses services Cloud.
L'éthique du robot
L'arrivée de l'IA dans les entreprises n'est pas sans soulever quelques questions éthiques. Notons d'ailleurs que le Cigref, le club regroupant les DSI des grandes entreprises hexagonales, vient d'organiser un colloque sur le sujet. Des interrogations qui touchent évidemment à l'emploi, les robots étant susceptibles de remplacer nombre de postes dans les services (à commencer par les centres d'appel). Les inquiétudes nées de l'irruption de Watson au Crédit Mutuel sont là pour en témoigner.
Mais les robots posent également des questions éthiques, relatives notamment à leur statut juridique, à leur responsabilité, à la sécurité de leur fonctionnement ou à la pertinence des choix qu'ils effectuent. Ainsi, une récente étude a montré le dilemme dans lequel sont plongés les programmeurs des algorithmes équipant les voitures autonomes dans certains cas. Si le véhicule est confronté à la traversée soudaine de piétons qu'il ne peut éviter, que doit-il faire ? Les éviter et terminer sa course dans un mur, au risque de tuer ses passagers, ou heurter les piétons pour épargner la vie des personnes placées à l'intérieur de la voiture ? La réponse à cette question a aussi des implications commerciales : les consommateurs seront-ils prêts à acheter une machine programmée pour les sacrifier en cas de nécessité ?
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