Qu'est-ce que le protocole MCP, qui monte dans l'univers de l'IA agentique ?

OpenAI, finalement acquis au protocole MCP ?

L'entreprise américaine a officialisé une première intégration, dans son SDK Agents. L'API et l'application de bureau ChatGPT sont censées suivre... "dans les prochains mois".

Sous licence MIT, la spec MCP (Model Context Protocol) émane d'Anthropic. Elle standardise la manière dont les LLM accèdent à diverses ressources (données, outils et modèles de prompts). Elle s'inspire en cela de LSP (Language Server Protocol), qui facilite la prise en charge de langages de programmation dans les outils de développement.

Les serveurs exposant les ressources peuvent être locaux (stdio) ou distants (HTTP). Le cycle de vie des clients est géré par des processus dits hôtes. La communication dans cet écosystème se fait par messages JSON-RPC 2.0.

WebSocket, exclu pour le moment

La dernière version de la spec a été publiée le 26 mars 2025. Par rapport à la précédente (5 novembre 2024), elle :

• Consacre OAuth 2.0 comme le mécanisme standard d'authentification
• Exige explicitement la prise en charge du batching
• Permet d'annoter les outils pour mieux décrire leur comportement
• Formalise la prise en charge des données audio (en plus du texte et des images)
• Restructure le mécanisme de transport HTTP

Ce mécanisme s'appuyait jusqu'alors sur SSE (Server-Side Events). Lequel est désormais facultatif éliminant ainsi le besoin de connexions persistantes.

La question s'est posée de faire de WebSocket le principal mécanisme de transport. Une option finalement non retenue. Entre autres parce qu'elle :

• Requiert des connexions persistantes alors que MCP a un modèle de type RPC
• Ne gère pas la transmission d'en-têtes HTTP, ce qui complique le processus d'authentification
• Ne permet pas d'upgrader de façon transparente les requêtes POST (il faudrait une forme de processus en deux étapes, ajoutant de la complexité)

Il a été choisi de ne pas non plus proposer WebSocket en option, afin de minimiser les risques d'incompatibilités entre clients et serveurs. Une intégration à terme n'est cependant pas exclue si SSE ne remplit pas les attentes.

Des serveurs par centaines

Entre autres fonctionnalités optionnelles de MCP figurent le ping, la journalisation, l'annulation des requêtes et suivi de leur progression ou encore la pagination des listes. Les serveurs peuvent par ailleurs contrôler le périmètre d'accès à un système de fichiers ou indiquer explicitement s'ils savent autocompléter des arguments. MCP les autorise aussi à imbriquer des demandes d'inférence. Et donc à ouvrir, sans API, la voie à l'implémentation de capacités agentiques.

Le projet tient une liste de serveurs de référence. Ils sont connectés, par exemple, à Slack pour la gestion de canaux, à AWS Knowledge Base pour du RAG ou à l'API Brave Search pour la recherche web. S'y ajoutent quelques dizaines d'intégrations dites "officielles". Il s'agit de serveurs de production maintenus par des entreprises en lien avec leurs produits. On peut citer Cloudflare (pour le déploiement et la gestion de ressources sur sa plate-forme développeurs), Obsidian (recherche sur les notes dans les coffres-forts) et Qdrant (exploitation du moteur de reherche vectorielle).

Une foule de serveurs communautaires a également vu le jour. Avec eux, on va de l'investigation d'incidents sur Grafana au déploiement de pods sur Kubernetes en passant par la gestion de playlists Spotify.

Illustration principale générée par IA