Sommet de l'IA : ces pays qui, comme les États-Unis, n'ont pas signé la déclaration

Attention à la surrégulation ? Ç'aura été le mot d'ordre du discours de J.D. Vance au Sommet de l'IA.

"Souvent, face à de telles technologies, nous répondons par une trop grande aversion au risque", a déploré le vice-président des États-Unis. Il venait d'affirmer ne pas être présent pour parler "de sûreté de l'IA, mais d'opportunités". Sa vision, dans les grandes lignes : en freiner le développement maintenant risquerait de bénéficier aux forces en présence sur le marché. Des acteurs susceptibles, selon lui, de "chercher à utiliser l'IA pour censurer ou contrôler les pensées des utilisateurs".

"Nous ferons en sorte que les systèmes d'IA ne restreignent jamais la liberté d'expression de nos citoyens", a poursuivi l'intéressé. Non sans ajouter : "Nous empêcherons le vol et l'usage abusif des technologies américaines." En toile de fond, les accusations formelles de l'administration Trump contre l'entreprise chinoise DeepSeek, accusée d'avoir exploité des technologies d'OpenAI. Mais aussi la mise sur liste noire de sociétés comme Huawei, dont Washington perçoit les équipements télécoms comme un vecteur de surveillance pour Pékin.

Le Royaume-Uni, apparemment pas raccord sur la notion d'IA "inclusive et soutenable"

Dans ce contexte, les États-Unis n'ont pas signé la déclaration finale du Sommet de l'IA. Ils l'avaient, sous l'ère Biden, lors des deux éditions précédentes, à Bletchley Park (Royaume-Uni ; 2023) et Séoul (Corée du Sud ; 2024).

Le Royaume-Uni est dans le même cas. Motif : cette initiative n'est "pas dans l'intérêt national". Londres semble avoir considéré que l'approche est, "particulièrement différente" de celle décidée lors du sommet de Bletchley Park. La notion d'IA "inclusive et soutenable", en particulier, semble lui poser problème - comme à Washington, d'ailleurs. Le gouvernement britannique préfère mettre en avant sa participation à une initiative publique-privée officialisée au sommet de Paris : la Coalition for Sustainable AI. La France en est à l'origine. Une quarantaine d'entreprises en sont membres. Dont, côté tricolore, Altair, Artefact, Capgemini, Dassault Systèmes, Data4, EDF, Ekimetrics, ENGIE, Eviden, Forward, Groupe Duval, L'Oréal, Mistral AI, Orange, OVHcloud, Photoroom, Schneider Electric, Sopra Steria, Thales, TotalEnergies et Veolia. Le CEA et Inria sont aussi dans la boucle, comme l'université Clermont-Auvergne et le laboratoire d'informatique de Grenoble. Même chose, côté associations, pour l'Afnor, l'Afnum, Cleantech Open France, la French Tech Corporate Community et The Shift Project.

Israël et l'Arabie saoudite n'ont pas resigné

Cinq autres pays qui avaient souscrit à la déclaration de Séoul et/ou à la déclaration ministérielle annexe n'ont pas signé la déclaration de Paris. Il s'agit de l'Arabie saoudite, d'Israël, du Mexique, des Philippines et de la Turquie.

L'Arabie saoudite, Israël, les Philippines et la Turquie avaient aussi signé la déclaration de Bletchley Park.

Les signataires des différentes déclarations sont listés dans le tableau suivant.

Illustration générée par IA