Open source : Microsoft en proie aux critiques avec winget
Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
Le gestionnaire de paquets que Microsoft a lancé à la conférence Build fait l'objet de reproches et d'une accusation de plagiat.
La semaine passée, à l'occasion de la conférence Build, Microsoft lançait, en préversion publique, un gestionnaire de paquets.
Celui-ci est conçu pour installer des applications sur Windows 10. Il repose sur un outil en ligne de commande nommé winget. On y accède par le biais du Terminal Windows, de PowerShell ou de l'invite de commandes.
L'ensemble est pour le moment connecté à un seul dépôt, mis en place par Microsoft. On y trouve des programmes tels que Dropbox, Firefox, Gimp, LibreOffice, Visual Studio et Zoom.
Mais a-t-on vraiment affaire à un gestionnaire de paquets ? Absolument pas, d'après certains utilisateurs.
En l'état, winget permet de rechercher des paquets (.exe, .msi, .msix), d'en installer, d'en valider, d'afficher des détails et de changer les sources.
Impossible de lister les paquets, d'en mettre à jour, d'en supprimer ou encore de gérer les dépendances.
Nombre de ces éléments* sont sur la feuille de route, mais sans échéance annoncée. Tout au plus est-il prévu d'activer, en juin, l'installation d'applications issues du Microsoft Store.
Made in AppGet ?
Pourquoi ne pas avoir opté pour un gestionnaire existant, à l'image de Chocolatey et ses quelque 8 000 paquets ? Microsoft avance essentiellement des raisons de sécurité. En ayant son propre produit, il peut y appliquer des technologies telles que SmartScreen.
Reste à savoir où le groupe américain a trouvé l'inspiration.
Peut-être chez AppGet. C'est en tout cas l'avis de celui qui a développé ce produit : Keivan Beigi.
L'intéressé revient sur ses relations de longue date avec Microsoft.
Tout démarre en juillet 2019, environ un an après le lancement d'AppGet. Un haut responsable lui demande en quoi ses équipes pourraient lui être utiles dans le développement du gestionnaire de paquets.
Un rendez-vous est organisé au mois d'août, suivi d'une proposition : consacrer davantage de temps à AppGet, « potentiellement chez Microsoft ».
Des discussions furent lancées en vue d'une opération de type « acqui-hire ». En fin d'année, Microsoft avait finalement proposé une « embauche avec bonus ». Mais le processus n'a jamais abouti, explique Keivan Beigi. Six mois de silence radio, déplore-t-il, jusqu'à un mail lui annonçant « en avant-première » la sortie de winget, la veille de l'officialisation à la Build.
Le code d'AppGet est entièrement open source. Mais le problème n'est pas là, assure Keivan Beigi : Microsoft, martèle-t-il, « copié les fondations du projet ». La terminologie, le format de manifeste, la structure, l'arborescence même sont « très inspirées d'AppGet », résume-t-il.
* Ainsi que la prise en charge des dépôts REST, l'intégration des politiques de groupe, l'installation d'applications web progressives et de programmes contenus dans des archives .zip, etc.
Illustrations © Microsoft