Blackphone, le smartphone anti NSA
Le constructeur espagnol Geeksphone, qui s'était notamment illustré il y a un an en proposant les deux premiers smartphones Firefox OS du marché, refait parler de lui. Cette fois sous l'angle de la sécurité.
La semaine dernière, le fabricant a dévoilé le Blackphone. Ce nom regroupe à la fois un terminal et la co-entreprise chargée de sa conception. Laquelle a été créée avec l'Américain Silent Circle, un fournisseur de solutions de communications cryptées, cofondé et présidé par le père du chiffrement Phil Zimmermann. Notons que le siège social de la joint venture a élu domicile en Suisse. Autrement dit un terrain neutre où seront stockées les données des utilisateurs. « Tout ce que nous savons sur vous, c'est le nom que vous nous donnez et un numéro de téléphone à 10 chiffres », indique Mike Janke, co-fondateur et directeur général de Silent Circle, selon des propos rapportés par Le Matin.
Sous PrivatOS
« Le Blackphone dispose de tout ce que les utilisateurs ont besoin pour garantir leur vie privée et le contrôle de leur communications, en complément de toutes les fonctionnalités propres à attendre d'un smartphone », explique Phil Zimmermann dans le communiqué. Concrètement, le Blackphone est opéré par PrivatOS, un OS dérivé d'Android et taillé sur mesure pour sécuriser les communications téléphoniques et vidéo, les échanges textuels et de documents.
Pour le moment, si « les résultats en termes de performance classent [le Blackphone] parmi les meilleurs appareils tous fabricants confondus » - dixit ses concepteurs -, les détails techniques de l'appareil ne sont pas dévoilés. On sait seulement qu'il « est déverrouillé et fonctionne avec tous les opérateurs GSM ». On en apprendra probablement plus à partir du 24 février dans le cadre du Mobile World Congress de Barcelone (MWC) 2014 de Barcelone où les précommandes du smartphone seront ouvertes.
Rouvrir le débat sur les libertés individuelles
Le Blackphone n'est certes pas le premier smartphone visant à garantir la confidentialité des communications, y compris vis-à-vis des grandes oreilles de la NSA (Lire Tout sur l'arsenal secret des espions de la NSA). En la matière, Bull a lancé le Hoox m2 en octobre dernier. Un an plus tôt, Thales proposait déjà le Teopad. Sans compter les solutions logicielles de chiffrement que certains acteurs, dont Ercom, mettent en avant pour blinder les smartphones.
Mais alors que ces solutions visent spécifiquement le marché de l'entreprise, le Blackphone semble vouloir généraliser la sécurité mobile à l'ensemble des utilisateurs, professionnels comme individuels. S'il restera néanmoins à vérifier que les promesses sécuritaires sont tenues, l'initiative n'en rouvre pas moins le débat sur le respect des libertés individuelles. Elle pourrait bien, en tout cas, entraîner l'ensemble des constructeurs de smartphones sur le terrain de la confidentialité des communications individuelles.
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