Alibaba : le vrai challenger du cloud hyperscale ?
Les derniers résultats financiers des hyperscalers confortent Alibaba dans sa position de potentiel troisième à l'horizon 2021, devant Google.
Alibaba, premier challenger des « trois grands » du cloud ? Plus d'une étude positionne ainsi le groupe chinois. En tout cas lorsqu'on limite le périmètre aux offres d'infrastructure.
Les résultats financiers sont un autre indicateur, en dépit de leur structuration variable d'une entreprise à l'autre.
Sur ce volet, Alibaba met en avant deux éléments pour le 3e trimestre 2020. D'un côté, et c'est de coutume, la croissance annuelle du chiffre d'affaires : +60 %, à 2,194 milliards de dollars*, soit près de 10 % du revenu global. De l'autre, et c'est bien plus rare, son EBITA. C'est-à-dire le résultat opérationnel avant provisions et amortissements (charges de dépréciation d'actifs).
Cette valeur est censée donner une idée de la rentabilité « au jour le jour ». Elle est désormais presque à l'équilibre : -23 millions de dollars, soit environ 1 % du C.A., contre 6 % un an plus tôt.
Si on s'en tient au résultat opérationnel, le tableau est moins flatteur. À 559 millions de dollars, les pertes doublent presque. Alors que le e-commerce, cour de business d'Alibaba, maintient presque son niveau de bénéfices (-3 %, à 4,723 milliards de dollars).
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Dans ce contexte, Alibaba réaffirme ce qu'il avait promis fin septembre lors de l'AG annuelle des actionnaires : une activité cloud rentable d'ici à la fin de l'exercice fiscal 2021 (à achever le 31 mars prochain). Et ajoute ne pas percevoir de raison de ne pas atteindre, à plus long terme, les marges des concurrents installés depuis plus longtemps sur le secteur.
Alibaba : encore longtemps quatrième ?
Où en sont ces concurrents ? Du côté de Google, on annonce, pour le 3e trimestre 2020, un chiffre d'affaires cloud de 3,444 milliards de dollars, en hausse annuelle de 45 %. Mais cela inclut la bureautique SaaS.
On suivra les prochains résultats de la firme : elle s'est engagée à présenter le cloud comme un segment à part entière. Et à fournir, en conséquence, des informations supplémentaires dont le résultat d'exploitation, en remontant jusqu'à 2018.
Chez Google, le cloud représente moins de 1 % du C. A. global. Chez Amazon, on en est à 12 %, avec 11,601 milliards de dollars de revenus au 3e trimestre (+29 % sur un an). Surtout, la branche AWS dégage plus de la moitié du résultat d'exploitation du groupe : 3,535 milliards de dollars sur 6,331.
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Les performances sur le cloud d'infrastructure sont moins lisibles chez Microsoft. La firme de Redmond a placé Azure dans le segment « Intelligent Cloud ». Celui-ci a engendré, toujours au 3e trimestre, un résultat d'exploitation de 5,422 milliards de dollars (+39 %) sur un C. A. de 12,986 milliards (+20 %). Le SaaS, autour d'Office 365, se trouve dans le segment « Productivity and Business Processes », qui dégage 12,319 milliards de dollars (+11 %). L'un et l'autre sont mélangés sous la bannière « commercial cloud » (cloud B2B), à laquelle Microsoft attribue 15,2 milliards de dollars de revenus.
IBM aussi a une façon bien à lui de découper son activité. Il sépare par exemple la partie « Cloud & data platforms » des services cognitifs. La première - qui inclut Red Hat - voit son C. A. progresser de 19 % sur un an. à périmètre et taux de change constants. Tandis que les seconds n'enregistrent pas de croissance.
Qu'en est-il pour le cloud d'infrastructure ? Synergy Research évalue à 1,65 milliard de dollars les revenus d'IBM au 3e trimestre. Ce qui le place devant Oracle, mais derrière Alibaba.
* Toutes les valeurs que communique Alibaba se fondent sur le taux de change constaté le 30 septembre 2020 : 1 $ = 6,7896 RMB.
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