Ciena : « On fait se rejoindre les deux mondes transport et données en couche 2 »
Pour sa tournée de démonstration en Europe, Ciena avait garé son poids lourd au Port Javel, quai André Citroën à Paris pour une journée, jeudi 28 juin, avant de repartir chez nos voisins européens. L'occasion pour nous de rencontrer Virginie Hollebecque (directrice des opérations France, Afrique et Israël) et Franck Bertuzzi (directeur technique France).
Baptisé Innovation Lab, le camion embarque un ensemble des solutions de communication réseau de l'équipementier américain à des fins de découverte et démonstration pour les clients et partenaires. On y retrouve donc les équipements Carrier Ethernet (Ethernet de classe opérateur), de transport optique et de commutation de paquets. Jusqu'à un terminal optique, version « box » de commutateur optique simple à déployer (le client peut s'en charger lui-même) grâce au service d'autoconfiguration embarqué. « Cela évite d'envoyer un technicien sur place pour paramétrer le plan d'adressage du routeur », explique le responsable technique.
Faire converger transport et données
« Nous couvrons l'offre du cour de réseau à l'accès en incluant le régional et métropolitain, de manière unifiée », résume Virginie Hollebecque. Ciena a fait, dès 2009, le pari du carrier Ethernet, avec l'acquisition de l'activité réseaux optiques de Nortel. « L'offre de convergence optique et Ethernet est embarquée dans toutes nos plates-formes », précise la directrice des opérations, ce qui, selon elle, conforte Ciena dans son avance technologique.
« On fait rejoindre les deux mondes, transport et data, en couche 2, indique Franck Bertuzzi, on réinvente le SDH en Ethernet. » Pas question de vendre du routeur à tout va pour autant. « Nous ne nous plaçons pas en face de Cisco », dont les routeurs restent nécessaires, notamment pour l'interconnexion des infrastructures 3G/4G aux cours de réseaux afin de répondre à la consommation des contenus IP. « Mais plutôt que de déployer des routeurs coûteux, nous proposons une couche intermédiaire via la couche 2, ce qui n'affecte pas l'IP. »
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Mise à niveau des câbles longue distance
Ciena opère aussi sur les mises à niveau des câbles optiques longues distances. Notamment depuis la plate-forme 6500 qui permet de faire passer des réseaux 2,5G, 10G ou 40G au 100G voire 400G. Grâce à une technologie maison de bipolarisation agrémentée des algorithmes de filtrage de parasites indispensables qui permet de générer 4 états de phase par fibre (donc 4 informations différentes simultanément). « La course aux débits permet de désaturer [les réseaux] et d'optimiser les coûts en évitant les sites intermédiaires chers en énergie et en emplacement », soutient Franck Bertuzzi. L'équipementier a notamment mis à niveau le réseau national de Sprint en 100G (avec des tests en 400G prévus en 2013) et s'attaque au projet 21CN de BT.
Là encore, Ciena estime disposer d'une longueur d'avance sur ses concurrents. « Nous avons été les premiers sur la 100G avec un réseau Verizon Paris-Strasbourg en 2009 », rappelle le responsable technique. Et, sans être en mesure de donner des chiffres précis, le fournisseur se positionne sur la majorité des mises à niveau des câbles sous-marins en Asie. « Notre mission est d'aider à monétiser les réseaux existants et à les transformer », résume Virginie Hollebecque.
Rassurer le marché
Une mission qui profite à l'entreprise basée à Linthicum dans le Maryland. Au deuxième trimestre 2012, elle a annoncé un chiffre d'affaires de près de 478 millions de dollars, en hausse annuelle et trimestrielle de plus de 14 % avec une légère baisse de la marge à 38 %. « Ce résultat rassure le marché quant à notre capacité à absorber l'acquisition de Nortel », indique Virginie Hollebecque. Et conforte Ciena dans sa stratégie optique-paquet, réponse directe aux besoins du marché.
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Pour l'anecdote, l'Innovation Lab sert même, parfois, de plate-forme de test. « Nous avion emmené le camion à Villarceaux chez Alcatel-Lucent pour tester l'interopérabilité des solutions 100G », relate Franck Bertuzzi. Une manière de dire que ce 38 tonnes bourré de commutateurs est une vitrine technologique bel et bien opérationnelle.
Crédit photo © Christophe Lagane
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