RSE et projets IT : le Cigref pousse un outil de scoring
À partir d'un modèle émanant d'Enedis, le Cigref propose un outil d'évaluation a priori des projets informatiques.
Une feuille de calcul peut-elle constituer un bon outil de scoring RSE ? C'est en tout cas le format que le Cigref a choisi pour accompagner la prise en compte de ces enjeux sur la phase amont des projets IT.
L'approche se structure en trois axes (impact environnemental ; impact social et sociétal ; gouvernance). Ils sont déclinés en objectifs pour chacun desquels on évalue le niveau de maîtrise (note de 1 à 4). Il en résulte notamment une « matrice de maturité », diagramme à l'appui.
La partie « environnement » est la plus fournie. Le Cigref y aborde en premier lieu la réduction de l'empreinte carbone. Avec deux grandes questions. D'une part, mon projet est-il compatible avec l'atteinte des objectifs de ma stratégie bas carbone ? De l'autre, est-il toujours rentable si on intègre au business plan - ou au budget - un prix du CO2 allant de 50 à 80 € la tonne ?
Deuxième enjeu abordé dans cette même partie : la diminution de l'impact du numérique sur les ressources. Le Cigref pose ici cinq questions. Elles englobent :
- Lignes directrices d'écoconception des services numériques
- Audit et analyse réguliers de l'impact énergétique du code + recours à des outils d'optimisation du code
- Rationalisation des applications (diminution ou convergence + prévision du décommissionnement dès la conception)
- Choix d'offres répondant à des critères responsables reconnus
- Utilisation de solutions open source et/ou open hardware
La réduction des déchets et la contribution à l'économie circulaire sont également pris en compte. Tout comme la dimension « IT for green ». Laquelle se matérialisera au minimum d'une des trois façons suivantes :
- Diminution de l'empreinte environnementale d'un service, produit ou processus
- Collecte des données d'intérêt pour le reporting RSE de l'organisation
- Réduction de la consommation énergétique
Entre accessibilité et diversité, un « critère IA »
Au chapitre « social et sociétal », les principaux enjeux abordés sont :
- Droit à la déconnexion
- Explicabilité des modèles d'IA
- Accessibilité des services numériques
- Lutte contre la fracture numérique
- Diversité/inclusion dans les équipes projet
Lire aussi : RSE : quel positionnement pour les DSI ?
Sur la partie gouvernance, l'évaluation inclut cinq critères :
- Clauses contractuelles concernant les achats responsables et/ou solidaires
- Intégration des parties prenantes dans la démarche « numérique responsable » en tenant compte des critères RSE lors du sourcing
- Équipe projet dotée d'un référent « numérique responsable »
- Exploitation d'outils ou d'études existants pour partager les connaissances autour du numérique responsable
- Prévision d'un budget dédié à la mise en oeuvre et au suivi des enjeux RSE
À consulter pour davantage de contexte :
Crise énergétique : les pistes du Cigref pour les directions numériques
Sait-on vraiment mesurer l'impact environnemental du numérique ?
Logiciels libres : la FSFE a trouvé son angle écoconception
Le cloud, levier de décarbonation sous-exploité ?
Numérique et environnement : 15 chiffres sur les projections ADEME-Arcep
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Photo d'illustration © peach_fotolia - Adobe Stock
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