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Cloud public : des crédits aux frais de sortie, ce qui alerte l'Autorité de la concurrence

Crédits, ventes liées, barrières techniques, frais de sortie... L'Autorité de la concurrence constate de multiples points de tension dans le secteur du cloud.

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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Cloud public : des crédits aux frais de sortie, ce qui alerte l'Autorité de la concurrence

Gare à Bleu et S3NS ? L'Autorité de la concurrence se montre vigilante à l'égard de ces joint-ventures. Elle en fait part dans un avis sur le secteur du cloud*.

De telles structures communes peuvent regrouper des entreprises disposant déjà d'importants avantages concurrentiels, explique l'autorité. Ce qui, poursuit-elle, limiterait de fait la capacité d'autres acteurs moins puissants à les concurrence.

Autre aspect surveillé : les partenariats technologiques entre les hyperscalers et les grands fournisseurs de logiciels ou les intégrateurs. Des démarches qui pourraient soulever des enjeux au regard du droit des ententes.

L'Autorité de la concurrence s'intéresse aussi aux stratégies d'acquisition des hyperscalers. Chiffre à l'appui, elle souligne les perspectives qu'ouvre le Digital Markets Act (législation européenne sur les marchés numériques). Avec lui, il devrait être possible de contrôler de plus près ces acquisitions. Qui, en l'état, tendant à échapper aux contrôles des concentrations, les entreprises acquises ayant souvent un CA inférieur aux seuils de notification.

Les PaaS inquiètent l'Autorité de la concurrence

Au-delà de ces questions de rapprochements entre entreprises, l'Autorité de la concurrence identifie des barrières à l'expansion pour les concurrents des hyperscalers. En tête de liste, des freins techniques, relatifs notamment à l'interopérabilité ; en particulier sur les PaaS.

Il existe aussi des risques liés à la présence d'un fournisseur sur des marchés connexes. En l'occurrence, des pratiques de ventes liées et/ou d'avantages tarifaires ou encore de conditions d'accès aux marketplaces cloud.

En matière de barrières tarifaires, on nous évoque deux mécanismes transversaux. D'une part, les crédits cloud, forme de subvention à l'entrée. De l'autre, les egress fees, frais de sortie que certains hyperscalers facturent pour transférer des données vers une autre infrastructure.

Concernant les crédits cloud, l'Autorité de la concurrence relève à la fois l'ampleur des montants proposés, le vaste écosystème d'entreprises concernées et la durée de validité, qui « les [distingue] significativement des essais gratuits ».
Pour ce qui est des frais de sortie, ils sont « potentiellement déconnectés des coûts directement supportés par les fournisseurs ». Et constituent une préoccupation d'autant plus grande en raison de leur structure de prix proportionnelle au volume de données transférées. Sachant que les clients n'ont pas la possibilité d'anticiper quels seront ces volumes.

Quant aux barrières techniques, l'Autorité de la concurrence mentionne les obstacles additionnels que les fournisseurs peuvent mettre en place. Par exemple, des formats de données spécifiques. Sur le volet contractuel, elle cite de possibles restrictions à la libre utilisation de logiciels acquis on-premise auprès de fournisseurs de cloud concurrents.

* L'analyse englobe cloud public et cloud hybride.

À consulter pour davantage de contexte :

Antitrust : quand Google s'oppose à Microsoft
Régulation du numérique dans l'UE : le calendrier 2023
Concurrence sur le cloud : le CISPE attaque finalement Microsoft

Illustration principale © jpgon - Adobe Stock

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