Les GAFA creusent le filon de la captation du carbone

Frontier élimination carbone

Alphabet (Google) et Meta (Facebook) s’associent à Frontier pour apporter une garantie de marché aux technologies émergentes d’élimination du carbone.

Comment améliorer son bilan carbone ? En évitant d’en émettre… ou en aidant à en capturer dans l’atmosphère. C’est sur cette deuxième option que Google et Facebook se positionnent avec Frontier. Ils sont membres fondateurs de cette structure qui met en œuvre le principe de l’AMC (Advanced Market Commitment ; garantie de marché). Ou comment stimuler le développement de technologies en sécurisant la demande future.

Ce mécanisme a notamment accompagné, à la fin des années 2000, la mise au point de vaccins pneumococciques destinés aux pays à faibles revenus. Plusieurs pays s’y étaient associés, avec l’appui de la Banque mondiale et sous la supervision de la GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunizations).

Frontier compte trois autres membres fondateurs : McKinsey, Shopify… et Stripe. Ce dernier la détient à 100 %. Il la positionne dans le prolongement de son programme Stripe Climate, dont les participants reversent une partie de leurs revenus pour le développement de technologies d’élimination du CO2.

Frontier vise large… avec des critères

Dans un premier temps, Frontier accueillera les entités publiques et privées prêtes à investir plusieurs millions de dollars. Chacune déterminera combien elle souhaite consacrer par an. L’addition de ces engagements fixera le budget annuel maximal de Frontier. Lequel organisera l’achat de services de décarbonation sous forme d’appels d’offres, à destination des fournisseurs respectant les critères suivants :

critères
On aura noté la coloration largement américaine de la gouvernance de Frontier.

Pour les fournisseurs qui en sont au premier stade de maturité, les engagements prendront la forme de précontrats. Pour les plus avancés, de contrats d’achat à la production, à prix convenu. Une fois la décarbonation effectué, ils seront rémunérés et les acheteurs obtiendront des crédits en contrepartie.

Frontier ne s’engage pas, en l’état, sur le volume de CO2 que le budget initial – 925 M$ sur 2022-2030 – permettra d’acheter. La vidéo ci-dessous résume les technologies sur lesquelles se porte son intérêt.

Illustration principale © vladimircaribb – Adobe Stock