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Guy Mamou-Mani : les chantiers d'avenir de Syntec Numérique

Du cadre conventionnel à l'emploi des jeunes numériciens, Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique, fait le point sur les chantiers d'avenir du syndicat professionnel.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Guy Mamou-Mani : les chantiers d'avenir de Syntec Numérique

Codirigeant de Groupe Open réélu à la présidence de Syntec Numérique, Guy Mamou-Mani met l'accent sur les projets d'avenir du syndicat professionnel regroupant 1200 sociétés membres de la filière IT française.

Silicon.fr - Votre réélection à la présidence de Syntec Numérique vous offre-t-elle davantage de perspectives ?

Guy Mamou-Mani - Une nouvelle dynamique est enclenchée, après la transformation du Syntec informatique en Syntec Numérique [lire Le Syntec informatique passe au numérique], qui doit faire de ce syndicat professionnel un syndicat du futur. C'est à dire celui qui a vocation à regrouper toutes les professions qui participent à la transformation de toute l'industrie par le numérique. Nous nous sommes déjà ouverts aux métiers du web et de la mobilité, nous accueillerons les nouveaux métiers qui naissent tous les jours de la révolution numérique.

Notre première mission sera donc de faire reconnaître l'importance économique et sociale du numérique. En second lieu, cette dynamique nous conduit à défendre le numérique comme facteur de progrès pour tous, par ses usages, dans tous les secteurs de la vie.

Pour cela, nous nous lançons dans le chantier de la réorganisation du cadre conventionnel qui régit notre profession, afin justement que tous les métiers du numérique y trouvent leur place, que ce cadre soit adapté aux situations de la vie quotidienne des milliers de salariés du secteur et qu'il prenne en compte les conditions de travail du XXIe siècle, justement transformées par le numérique.

Enfin, nous allons développer l'attractivité du secteur, qui crée plus du 1/4 des offres que l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) publie.

Comment abordez-vous des dossiers tels que la convention collective « 2.0 », l'emploi des jeunes talents et la flexibilité du travail ?

Rénover une convention collective, c'est prendre en compte paritairement l'histoire sociale de la Branche, son présent, et laisser la place aux évolutions futures, parce qu'un texte pérenne est un texte ouvert sur l'avenir. Nous abordons donc ce chantier avec la conscience de nos responsabilités envers les «numériciens» d'aujourd'hui et de demain et dans l'optique de créer les conditions d'un dialogue social pérenne, renouvelé et constructif, tenant compte des évolutions de l'économie et de la société, et cela dans l'intérêt de chacun et au bénéfice de tous.

Par exemple, Syntec Numérique, dans le cadre de la Fédération Syntec, souhaite toujours trouver une solution au chômage partiel dans la Branche, dans l'intérêt partagé des numériciens et des entreprises. Concernant l'emploi des jeunes talents, Syntec Numérique soutien d'ores et déjà des initiatives qui viennent en aide aux publics dits « décrocheurs », afin de leur offrir des perspectives dans nos entreprises, avec des offres d'emploi à la clé.

Toutefois, nous devons faire mieux et nous voulons faire mieux. À ce titre, Syntec Numérique entend participer à la concertation engagée par le Gouvernement sur l'apprentissage et la formation professionnelle, afin d'améliorer l'attractivité vers nos métiers. En amont de la formation des jeunes, nous allons intensifier notre action d'évangélisation pour que se constitue une véritable filière de formation du Numérique, qui devrait démarrer, selon nous, au moins pour l'initiation et les apprentissages de base, dès l'école primaire.

Dans quel sens vont évoluer les relations entre Syntec Numérique et le MEDEF ?

Il faut reconnaître à Laurence Parisot le mérite d'avoir fait rentrer le numérique dans le MEDEF. Il faut confirmer ce virage qui doit conduire le MEDEF à s'affirmer dans son rôle de propositions quant à la politique économique et industrielle à mener pour notre pays, dans le cadre de la IIIe révolution industrielle.

Pour cela, il faut prolonger ce travail par la création d'une commission numérique de plein exercice et transversale au sein du Medef. Syntec Numérique est candidat pour jouer un rôle de premier plan dans cette commission, « bras armé » du Mouvement des entreprises de France pour le numérique.

Je suis très heureux, à ce titre, que Geoffroy Roux de Bezieux devienne vice-président en charge du numérique, donnant une orientation que nous accompagnerons.

La fiscalité du numérique reste-t-elle un enjeu pour demain ?

C'est un enjeu important. D'abord celui de la fiscalité en soutien à l'innovation avec le statut de jeune entreprise innovante (JEI) et le crédit impôt recherche (CIR). Celui-ci doit évoluer, afin de prendre mieux en compte l'innovation des entreprises de notre secteur. Les critères à son éligibilité doivent aussi être consolidés et mis à jour pour prendre en compte l'évolution technologique.

Sur la fiscalité des entreprises, le numérique ne doit pas faire l'objet d'une fiscalité sectorielle qui impacterait fortement un secteur jeune, qui n'a pas encore consolidé tous ses modèles d'affaires et dont la contribution à la richesse nationale doit absolument être confortée.

Enfin, nous soutenons aussi une fiscalité appropriée pour les entrepreneurs du numérique et leurs collaborateurs, en soutenant la participation des salariés à travers différents véhicules comme les actions gratuites, point oublié des Assises de l'entrepreneuriat.

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