IA : à qui profite vraiment l’automatisation

Certains métiers sont exposés au déclassement, d’autres tirent profit de la technologie (ingénierie, data…). Le Forum économique mondial fait le point.

L’automatisation et les applications d’intelligence artificielle bouleversent le marché du travail. Selon l’édition 2023 d’un rapport* du Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF), 23% des emplois changeront ou péricliteront d’ici 2027.

Le rapport s’appuie sur une enquête menée auprès de 803 entreprises dans 45 pays et sur une analyse de 673 millions d’emplois répertoriés par l’Organisation internationale du travail.

D’après le Forum, 83 millions d’emplois seraient détruits et 69 millions créés dans les cinq ans, soit une diminution nette de 14 millions d’emplois, ou 2% des postes existants.

Certains métiers sont fortement exposés, les emplois dits « de bureau » étant les plus menacés (ils représenteraient deux tiers des postes détruits sur la période). D’autres, au contraire, profiteront des créations d’emplois liées à la diffusion de l’IA.

Prime à l’ingénierie et à la data science

« L’intelligence artificielle devrait être adoptée par près de 75% des entreprises interrogées et entraîner un taux de roulement [des effectifs] élevé », relevé le Forum économique mondial.

A qui profite le rapport de force ?

Les professionnels des données – data scientists, data analysts… -, les ingénieurs en IA et les spécialistes de la cybersécurité font partie des profils les plus demandés.

65% des répondants s’attendent à une croissance de l’emploi dans ces fonctions. Or, l’inadéquation entre la demande et l’offre de compétences, ainsi que les difficultés pour attirer et retenir les talents sont considérés comme les principaux obstacles à la transformation des organisations. En outre, six travailleurs sur dix auraient besoin d’une formation pour rester dans la course ou se reconvertir.

Selon une autre étude (Goldman Sachs), l’IA générative perturbera 300 millions d’emplois.

Les professions administratives (46%) et juridiques (44%) seraient les plus impactées. Les métiers informatiques (29%) et les travailleurs des médias (26%) ne seraient pas épargnés.

En revanche, les actifs de secteurs à forte intensité de main d’oeuvre seraient moins touchés, des métiers de services à la personne (19%) aux « cols bleus » de la construction (6%).

*Source : World Economic Forum (WEF) | Future of Jobs Report 2023.

(crédit photo © Olivier Le Moal – Adobe Stock)